A la Gloire du Grand Architecte de l’Univers
Ce qui est en Bas est comme ce qui est en Haut, et ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas, pour faire les miracles d’une seule chose.
Vaste sujet, difficile pour un Apprenti de discerner dans ces deux lignes une compréhension, car à mon avis les réponses n’existent pas sur ce point, chacun aura son interprétation en fonction de sa sensibilité. Néanmoins je vais essayer de faire ressortir mon ressenti et mes directions sur ce thème, en restant dans le créneau de connaissance de l’apprenti que je suis.
…….Rapidement, je mettrai en avant mes recherches sur l’origine desdites lignes. J’ai appris que cette phrase est extraite d’un intitulé : ‘’La Table d’Émeraude’’ dont l’auteur serait Hermès Trismégiste en me rapprochant du KYBALION ; mais le Kybalion, c’est quoi ? Le Kybalion recouvre des livres qui permettent l’étude de la philosophie hermétique de l’ancienne Égypte et de la Grèce antique pour en faire un ouvrage ésotérique qui se veut transmettre l’enseignement d’Hermès Trismégiste. Il fut publié anonymement en 1908 par un groupe qui s’appelait ‘’Trois Initiés’’.
…….Hormis une étude, figurant dans le volet ‘’Les dossiers du CO’’ de notre site, étude intitulée : dossier n°5 – Le Kybalion, tout d’abord quelques réflexions de l’un des ouvrages du Kybalion qui sont révélatrices :
- Ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas ; ce qui est en Bas est comme ce qui est en Haut.
- Rien ne repose ; tout remue ; tout vibre.
- Tout est double ; toute chose possède des pôles ; le tout a deux extrêmes ; semblable et dissemblable ayant même signification ; les pôles opposés ont une nature identique mais des degrés différents ; les extrêmes se touchent ; toutes les vérités ne sont que des demi-vérités ; tous les paradoxes peuvent être conciliés.
- Tout s’écoule au-dedans et au-dehors ; toute chose a sa durée ; tout évolue puis dégénère ; le balancement du pendule se manifeste dans tout ; la mesure de son oscillation à droite est semblable à la mesure de son oscillation à gauche ; le rythme est constant.
- Toute cause a son effet ; tout effet a sa cause ; tout arrive conformément à la Loi ; la chance n’est qu’un nom donné à la loi méconnue ; il y a de nombreux plans de causalité, mais rien n’échappe à la loi.
- Il y a un genre en toutes choses ; tout a ses principes masculin et féminin ; le genre se manifeste sur tous les plans.
- L’esprit, de même que les métaux et les éléments, peuvent passer d’un état à un état différent, d’un degré à un autre, d’une condition à une autre, d’un pôle à un autre pôle, d’une vibration à une autre vibration. La vraie transmutation hermétique est un Art mental.
- Derrière l’univers du temps et de l’espace se cache toujours la réalité substantielle, la vérité fondamentale.
- Ce qui est la Vérité fondamentale, la réalité substantielle, n’a nul besoin d’une dénomination spéciale, mais les hommes éclairés l’appellent LE TOUT.
Réaction personnelle sur cette réflexion
Dans l’un de ces ouvrages, il est fait référence au principe de cause et d’effet. Ce principe implique le fait qu’il existe une Cause pour tout Effet produit et un Effet pour toute Cause. La oi régit tout l’univers, rien n’arrive par hasard. Le hasard n’est qu’un mot pour désigner une cause existante non reconnue et non comprise, que tout phénomène est continu sans aucune exception. Un événement ne crée pas un autre événement ; il en constitue un maillon dans la grande chaîne ordonnée des événements sortis de l’énergie créative du Tout. Les liens qui unirent l’Égypte et la Grèce sont forts et lointains, il n’en reste pas moins que les deux cultures ne cessèrent de s’influencer l’une l’autre. Ainsi le dieu Thot, auteur de livres religieux selon la croyance égyptienne, fut identifié à Hermès et une nouvelle littérature en grec se développa sous le nom d’Hermès. Ces textes ont été regroupés sous le titre de Corpus Hermeticum.
‘’Ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas’’, et je me demande comment le Chevalier R+C de nos derniers Grades doit-il interpréter ce concept ?
Extrait du Kybalion
Cette phrase du rituel met en relation deux espaces qui appartiennent à des domaines différents et fait penser a priori que l’un et l’autre, dans leur aspect, présentent des similitudes. Après diverses lectures et réflexions, je me suis interrogé afin de savoir au sein de notre monde, ce que l’homme a tenté ou pu matérialiser concernant ce concept. Il en ressort qu’aucune matérialisation, à partir de ‘’ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas’’, n’apparait de façon concrète.
Dans la vie courante, seulement des figures de style du langage, comme la comparaison et la métaphore, permettent de rapprocher un comparé et un comparant par l’intermédiaire d’un comparatif pour établir un parallèle ou un rapport de similitude entre deux réalités différentes. Dans le contexte de l’initiation maçonnique, cette phrase du rituel ne pouvait être, à mon sens, un effet de style et ne soulève aucune contestation pour le Chevalier R+C parce les enseignements du REP relèvent d’un acte de foi reposant sur une Conception globale de la Nature et de l’Homme qui ne s’acquiert que tout au long de notre parcours initiatique.
Me focalisant sur nos enseignements, j’ai recherché la cohérence qui porterait à croire que l’homme serait un trait d’union entre la Terre et l’Univers, un lien entre les Ténèbres et la Lumière, capable de développer une expression d’élévation spirituelle pouvant permettre notamment au Chevalier R+C d’étendre l’Amour à toute l’Humanité. De mes recherches, j’ai appris que cette phrase est extraite d’un texte intitulé ‘’La Table d’Émeraude’’, dont l’auteur serait Hermès Trismégiste. En effet, dans un ouvrage intitulé : Histoire de la philosophie Islamique, l’auteur Henri CORBIN (1) nous apprend que :
‘’L’archéologie a depuis démontré que ce personnage n’était que légendaire et que cette Table elle-même n’a jamais existé mais constituait un symbole alchimique, dont le système est fondé sur une méthode dite analogique permettant d’établir des correspondances entre tous les êtres ; chacun portant la signature de celui qui l’a créée.’’
…….Notre symbolisme maçonnique étant construit de façon composite de mémoires collectives successives issues de la construction de l’Humanité, telles que : la Bible, le Compagnonnage, la Chevalerie, l’Alchimie, la Philosophie pythagoricienne, l’Hermétisme,…. , il ressort de ces méthodes de pensées, particulièrement celles de l’Alchimie, du Symbolisme de la Table d’Émeraude et de la Philosophie hermétique, qu’elles présentent l’homme comme un lien entre le Ciel et la Terre et par analogie, l’Esprit et la Matière. Les Alchimistes travaillaient la matière : Terre, Air, Eau, Feu, c’est-à-dire ‘’ce qui est en bas’’ et cherchaient à les purifier jusqu’à en tirer la quintessence ‘’ce qui est en haut et qui crée le bas’’. C’était la transformation du vil métal en or pur.
Pour ce qui est de la doctrine hermétique, elle constituait un ensemble philosophico religieux unissant science et religion, réflexion et foi, subordonnant le Tout à un être suprême, ce qui amène Hermès Trismégiste à nous dire que ‘’Toutes choses sont et proviennent d’Un. Tu es tout… Tout est en Toi. Tout ce que possède le macrocosme, l’homme microcosme considéré comme un univers réduit, le possède aussi.’’ Les commentaires ésotériques de ce concept sont en fait un résumé des connaissances des Anciens sur la lumière astrale et où il était question de la fameuse pierre philosophale qui se présente comme une modalité symbolique de l’esprit universel de l’époque.
.. Plus tard, Copernic puis Newton révélaient au monde qu’il n’y avait pas ‘’d’en-haut ou d’en bas, ni de dessus ou de dessous’’ dans l’univers et que le soleil ne se lève ni ne s’établit sur terre, en démontrant qu’une pomme ne tombe pas en bas jusqu’à la terre mais entre en collision avec sa surface sous l’effet des lois de la gravitation. Aujourd’hui, la physique moderne dans sa partie dite quantique (2), BASARAB NICOLESCU, physicien en physique nucléaire et de Hautes énergies au CNRS, dans son ouvrage ‘’Nous la Particule et le monde’’ démontre que ce concept, qui pour nous est initiatique, ‘’n’obéit plus dans son énoncé à aucune des règles précédemment citées, car des niveaux de compréhension différents impliquent ces deux mondes et ouvrent leur connaissance à l’infini. Dans cette physique, chaque niveau des choses –en bas comme en haut– est défini et dit de réalité (per se) – (par cela), c’est-à-dire invariable à l’action du nombre de lois générales et résistant à toutes nos expériences, représentation, description, image et formalisation mathématique connues. Ainsi par cela ‘’ce qui est en bas n’est pas comme ce qui est en haut’’ ; les mots ‘’haut’’ et ‘’bas’’ ayant une autre signification spatiale ou morale s’ouvrent sur la découverte de lois plus générales, unificatrices et englobantes. Il poursuit et nous dit que ‘’ce concept d’analogie a pu exister au début de la création de l’univers en tant que potentialité, mais actuellement il est prouvé que l’univers est en perpétuelle expansion et c’est son évolution qui actualise ses lois et les hiérarchies spatiales créées sont dites de réalités’’.
… Notre monde, depuis PLATON, est constitué de quatre éléments fondamentaux, Terre, Feu, Air, Eau. De nos jours, la physique moderne a créé sans analogie, grâce à des accélérateurs de particules et autres collisionneurs, quelque 9000 particules et que pour l’heure, 92 sont des noyaux naturels et 83 seulement sont stables sur terre. Cela peut paraître paradoxal car dans cette même Table d’Émeraude, il est aussi écrit : ‘’j’ai voyagé dans les chambres de l’infini, il n’y a ni dessus, ni dessous, et n’y aura que l’unité du tout’’.
… Je me suis inspiré de ces réflexions pour ce travail, et j’en déduis tout d’abord que la recherche essentielle est de savoir s’il existe effectivement une différence entre ‘’ce qui est en bas’’ et ‘’ce qui est en haut’’. Pour y répondre, on pourrait déjà se poser la question de savoir si le haut est en effet plus haut que le bas ! Toute la réflexion repose sur des aspects dimensionnels ou temporels, des valeurs ou des estimations émanant de l’homme de la cité, qui le conduisent en tant que profane à retenir le point le plus haut et d’affirmer qu’il n’existe pas une autre valeur ou une autre pensée génératrice d’une autre comparaison. C’est un des contrastes qui existent entre Initié et Profane. Je citerai le célèbre ‘’connais-toi toi-même’’ de Socrate ; ‘’Les hauts et les bas de la vie n’existent qu’en apparence, en réalité, ils n’ont d’existence que dans l’imagination.’’ Le premier enseignement de l’Apprenti Franc-Maçon est qu’il ne doit pas subir mais agir sur lui-même, en ignorant ses préjugés profanes qui ne lui donneraient que de mauvais repères.
L’Apprenti a reçu l’Initiation afin de s’améliorer, il est la ‘’materia prima’’ car il possède au fond de lui : le bas, la matière, des valeurs qu’il n’a pas encore découvertes et plus hautes que lui : le haut, l’esprit. Et, tel l’alchimiste, il va devoir métamorphoser sa matière en spiritualité.
Préalablement à sa Réception, on place à son observation dans la Chambre de réflexion quelques ossements et objets susceptibles d’inspirer de la frayeur mais surtout des interrogations suggérées au candidat à l’Initiation par un crâne, un poignard, un verre d’eau, du gros sel, enfin une coupelle de terre.
PREMIERES DEDUCTIONS concernant l’Outil qui nous relie entre le bas et le haut : le Fil à plomb.
Mais avant toute réflexion sur cet outil, une question demeure : pourquoi devons-nous considérer que le haut est comme le bas ?
Chaque être humain possède des ‘’éléments’’ constitutifs de sa propre énergie créatrice disséminés dans son corps. L’initiation va permettre de rassembler et de perfectionner ces éléments restés dans un état latent afin de lui permettre d’atteindre le haut (la Vérité et la Lumière divine entrevue lui seront révélées sans cesse) et cette Lumière qu’il a en lui. Quand je pénètre dans le Temple et que mon regard se pose sur le Bijou du Second Surveillant, le Fil à plomb m’interpelle. Pour moi, il est des plus importants par sa représentation de la liaison entre le cosmos, le créateur – ou force créative que l’on nomme Grand Architecte de l’Univers – et enfin le centre de la terre, mais pourquoi ? Parce qu’il vient du haut et va vers le bas, attiré par la gravité terrestre en son centre. Physiquement, il est le fil conducteur de l’énergie que cet outil peut apporter au profane devenu Initié.
AUTRE REFLEXION sur cette action, laquelle me conduit à préciser que plus je me sens ‘’tiré vers le bas’’ plus j’essaie de me ‘’hisser vers le haut’’, comme pour me maintenir en équilibre.
L’attraction vers le bas représente l’appel de la sphère matérielle de la vie terrestre et l’attraction vers le haut représente l’appel de la sphère spirituelle. Le Fil à plomb serait donc cet axe qui permet de naviguer entre le bas et le haut. Développons cette notion d’horizontalité, de verticalité, de transmission de l’énergie et de son retour vers le haut comme une pile électrique ou comme un réseau monté en boucle (allant du haut vers le bas et du bas vers le haut) dans un ensemble que l’on nommerait le Tout.
Quant à l’origine du Fil à plomb, il est aisé de dire qu’il y a un Fil et du Plomb. Oui, mais un Fil lesté par le Plomb, pour le maintenir vertical selon le principe de la gravité, théorie développée en 1687 par le Frère Isaac NEWTON, celui-là même qui influença les deux Pasteurs Anderson et Désaguliers en 1723 dans l’écriture des ‘’fameuses Constitutions’’.
Depuis l’antiquité, le Fil à plomb matérialise le vecteur qui indique la direction et qui unit le milieu de la sphère céleste et la Terre, le fil sans limite qui se déroule du Nadir au Zénith. Le Fil à plomb, qui matérialise l’axe du monde dit ‘’axis mundi’’, permet de descendre en nous-mêmes pour mieux nous élever. Il nous incite aussi à se pencher sur l’intérieur de la Terre et des origines de l’Homme qui sont suscitées par le crâne et le poignard, mais aussi la coupelle de terre que l’on retrouve dans la Chambre de réflexion. Toujours ce voyage du haut vers le bas et son retour du bas vers le haut.
Dans la Genèse (7:8 Bible FR), le Fil à plomb est évoqué comme suit. ‘’Le Seigneur me fit voir encore ceci : il était lui-même debout près d’une muraille et tenait à la main un Fil à plomb. Il me posa cette question : que vois-tu Amos ? Un Fil à plomb, répondis-je. Le Seigneur reprit : Eh bien, je vérifie si Israël, mon peuple, est d’aplomb, car je ne l’épargnerai plus’’. (Amos était un messager fidèle qui déclarait les paroles de Dieu à son peuple).
Cette citation portée à l’attention des Apprentis nous guide. ‘’En haut comme en bas, vous découvrirez la beauté de l’esprit et du cœur’’. Ce passage provient du Rituel d’installation du Collège des Officiers et s’adresse au Second Surveillant, lequel a pour mission de veiller à l’instruction des Apprentis : ‘’Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ; par ces choses se font les miracles d’une seule chose.’’ Et comme toutes les choses sont et proviennent d’UN, ainsi toutes les choses sont nées de cette chose unique par adaptation.
Ces quelques lignes laissent entendre que le macrocosme, monde de l’infiniment grand, est le reflet du microcosme, monde de l’infiniment petit et inversement. En vertu de ce principe, l’homme qui appartient au mésencosme (3), c’est-à-dire au monde intermédiaire entre les deux infinis, peut, et même doit, les étudier en relation l’un avec l’autre au moyen de la ‘’loi des correspondances’’. Un dicton soufi dit aussi que ‘’l’homme est un petit univers et l’univers est un grand homme’’.
L’homme dans l’univers cherche à s’élever au plus haut, aussi faut-il qu’il en ait le courage. Cette ascension reste difficile pour bâtir notre Temple spirituel, car une fois en haut il faut se mouvoir dans un incessant va et vient et cela d’une façon harmonieuse.
TROISIEME VOIE POSSIBLE
En effet, si la verticale élévation donne l’existentiel, la verticale descendante offre l’essentiel. La voie Ternaire possible est celle du cheminement initiatique du Franc-maçon pour passer harmonieusement de l’une à l’autre. Il s’agit alors de construire l’homo novus, parce qu’il est en capacité de découvrir ce qui se trouve au-dessus de lui et d’oublier tout ce qui s’est sédimenté dans son esprit depuis son premier jour de vie. Et pour cela, en Loge le Vénérable est le conducteur, qui sans cesse avec les deux Surveillants, guide et tempère les actes rituels des cérémonies. On peut y retrouver le symbolisme du Fil à plomb dans les déplacements des Maçons qui vont du bas (l’Occident) vers le haut (l’Orient) et vice-versa.
Quant au principe de Cause et d’effet, ‘’Toute Cause a son Effet ; tout Effet a sa Cause. Tout arrive conformément à la Loi. La Chance n’est qu’un nom donné à la Loi méconnue. Il y a de nombreux plans de causalité, mais rien n’échappe à la Loi.’’ Schématiquement on pourrait représenter ce voyage du bas vers le haut et inversement par ces deux cônes de Lumière exposés comme ci-après, tel le SABLIER au moyen duquel le temps s’écoule du haut vers le bas, et après l’avoir renversé ce qui était en bas est relevé pour le faire à nouveau redescendre.
Cette illustration des cônes de lumière (assimilés au Sablier) nous montre le trajet du bas vers le haut, à travers l’espace et à partir du centre qui est (NOUS) l’observateur dans l’espace de la lumière passée vers la lumière du futur. En physique, le principe de causalité affirme que si un phénomène (nommé cause) produit un autre phénomène (nommé effet), alors la cause précède l’effet (ordre temporel). Ce principe implique le fait qu’il existe une cause pour tout effet et un effet pour toute cause.
Dualité, opposition, aller et retour incessants, action qui appelle une réaction, rien n’est laissé au hasard, tout est écrit et l’homme doit sans cesse progresser, aller de l’avant et parfois reculer pour s’apprêter à franchir les obstacles parce qu’il est mieux préparé, mais toujours se poser les bonnes questions : le haut c’est quoi ???? Le bas c’est où ???
Je pense tout simplement que le bas est cette surface de croûte terrestre que nous foulons, et que le haut est l’espace dans lequel notre esprit évolue et recherche la Paix et la Lumière. Pour le profane que j’étais, le haut pourrait bien être notre voûte céleste, les étoiles où le Fil à plomb serait accroché virtuellement, ceci dans une vision trop simpliste. Mais où cet Outil est-il accroché ? La question est là. Le haut serait, dans notre conception de notre galaxie, une verticale non pas suspendue quelque part, mais bien une projection de nous-mêmes de bas en haut.
Durant notre vie, nous sommes souvent confrontés aux problèmes soit matériels, soit professionnels, ou encore sentimentaux, et là on butte et on essaie de résister, mais la cause est plus forte et les effets ne sont pas au rendez-vous. Aussi, les bons conseils sont de prendre de la hauteur, de se déconnecter du réel pour davantage réfléchir, se mettre en retrait, faire le point à partir du haut, pour revenir une fois apaisés vers une autre direction en nous-mêmes vers le bas ; eh bien, la réponse et la solution sont là.
Voilà mon approche d’apprenti cherchant la Lumière dans les Écritures ; les Voyages que je fais du bas vers le haut et du haut vers le bas me mènent vers une construction personnelle, mais encore une question : où aller ailleurs ???
- Notre voyage intérieur nous interpelle sur ce qui est ailleurs au-delà des frontières de notre univers déjà visitées par nos télescopes ; cet Ailleurs, le tout après le Big Bang bien sûr mais avant ce Big Bang, à l’origine de la création de notre univers et des autres, avant il y avait quoi ???
- Nous sommes inconsciemment en perpétuel voyage du bas vers le haut et du haut vers le bas en quête de quelque chose au-delà de nos frontières connues, notre inconscient nous le rappelle sans cesse. Il doit bien exister quelque chose, une énergie vitale, une puissance qui nous impose la droiture dans nos actes, une sérénité, une humilité en toutes choses ; mais cette énergie, bien qu’entrevue furtivement, sommes-nous en mesure de l’approcher ?
Je pense que le haut, identique au bas dans le voyage incessant de l’esprit qui vagabonde, est l’image que je donnerai à cette pensée hermétique.
De fait, on associe aussi un autre aller et retour avec Stephen Hawking dans son ouvrage ‘’Y a-t’il un grand architecte dans l’univers ?’’, dans lequel il décrit pourquoi et comment l’univers a-t’il commencé, pourquoi y a-t’il quelque chose plutôt que rien ? Quelle est la nature de la réalité ? Comment expliquer que les lois naturelles soient si finement ajustées ? et POURQUOI DONC EXISTONS-NOUS ? Comment existons-nous, partout en perpétuel mouvement, en quête de la Lumière d’en haut et des Ténèbres d’en bas ? Ces questions furent longtemps réservées aux philosophes et aux théologiens, mais désormais la science explique bien des choses, c’est ce que démontre Stephen Hawking.
Ci-après, quelques extraits de son ouvrage qui apporte sur ces questions un simple éclairage pudique :
Le voyage du bas vers le haut et vice versa était déjà pratiqué aux origines de l’homme. Une légende expose que 5600 ans avant J.-C. une forte éruption volcanique dans l’Oregon fit naître le Crater Lake, alors que la légende des Indiens Klamath attribue la source de cette catastrophe à l’homme !!! En fait le royaume du bas était habité par LLao, amoureux de la fille du chef Klamath, que celle-ci repoussa, et pour se venger du monde du haut, et donc de ces Indiens, Llao fit en sorte de les détruire par le feu. Mais Skell, qui régnait dans le monde du haut pris de pitié, s’opposa à cette destruction et retourna dans le monde du bas en laissant un trou béant, le Crater Lake.
La Science depuis Pythagore – La loi régit tout l’univers
Dans l’Ionie de la Grèce antique, les savants de l’époque ont été les seuls à expliquer des phénomènes naturels tant par les lois de la nature que par des mythes ou la théologie, selon lesquelles :
la Loi régit tout l’univers, rien n’arrive au hasard, tout est écrit depuis l’origine. Le hasard n’est qu’un mot pour désigner une cause existante non reconnue et non comprise, que tout phénomène est continu, sans aucune exception. Mektoub en arabe veut dire : fatalité, tout est écrit.
Pour TERMINER CETTE REFLEXION
Nous ne sommes que des hommes et seul le travail sur nous-mêmes nous dirigera ; mais dans quelle direction ?
Eh bien, ni vers le haut, ni vers le bas, mais dans une autre dimension qui pourrait bien être l’élévation de l’esprit vers le spirituel. Nous voyageons entre le point central des deux cônes, l’un de Lumière nouvelle vers le haut et le second de Lumière passée vers le bas et sans cesse nous gravissons les échelons ; et c’est seulement là que nous aurons peut-être atteint notre objectif très humblement. Rien n’est jamais vraiment fini, ne l’oublions pas ; le Travail permanent sur soi est nécessaire à la Connaissance.
Rappelons-nous les paroles de LUC (Évangile de Luc 14:10 et 14:11), ‘’Mais lorsque tu seras invité, va te mettre à la dernière place, afin que, quand celui qui t’a invité te dise : Mon ami, monte plus haut. Alors cela te fera honneur devant tous ceux qui seront à table avec toi, parce que quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé.’’
.. HUMILITE en toute chose. Nous ne serons pas plus grands mais plus simplement nous contribuerons au parachèvement de l’œuvre par notre construction personnelle. Mais, quel est le lien entre la voûte céleste, le haut et la croûte terrestre ? quel est le lien entre les cônes de Lumière et le bas de la Terre, cet élément matériel ?
Eh bien, ce lien ne serait-il pas l’homme, avec toutes ses contradictions, ses angoisses, ses secrets, ses questions ; l’homme soumis à un perpétuel va et vient dans l’inconscient du bas vers le haut, des Ténèbres vers la Lumière et la Connaissance, de même que la mort approchée et la renaissance, l’esprit en haut et la vie matérielle en bas.
Travail déposé sur le site en mars 2020
(1) Henri Corbin est un philosophe, traducteur et orientaliste français qui est l’un des rares philosophes à traiter de l’Islam iranien en général et de la gnose chiite en particulier.
(2) La physique quantique est l’appellation générale d’un ensemble de théories physiques nées au 20° siècle qui décrivent le comportement des atomes et des particules et permettent d’élucider certaines propriétés du rayonnement électromagnétique.
(3) Un mésencosme est une des formes d’écotron. C’est un lieu confiné et contrôlé ou semi-contrôlé où un expérimentateur peut faire varier tout ou partie des paramètres du milieu : sol, hygrométrie, température, polluants, etc.