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Fasta Latomorum

               Les chroniques écossoises du REP               

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 Titre

Fasta-Latomorum :

annales maçonniques des origines à nos jours (Extraits)

 Auteur Robert Amadou

Note aux lecteurs

Si nous reprenons les annales maçonniques de Robert Amadou, c’est essentiellement en raison des liens maçonniques qui unissaient Robert Amadou et Robert Ambelain.

A ce titre, nous pouvons constater la réciprocité de l’avant-propos de Robert Amadou (reproduit ci-dessous) avec l’avertissement de Robert Ambelain dans son ‘‘Abrégé historique du Rite Ecossais Primitif’’, communiqué au grand public puisque bon nombre de sites maçonniques l’ont publié en omettant sa traçabilité et son dépôt exacts, telles les pratiques de Gustave Bord qui ne citait pas ses sources.

Toutefois, nous avons repris cet abrégé historique dans notre Livre I ‘‘Le Rite Ecossais Primitif – un rite de tradition’’, à partir des minutes dactylographiques de Robert Ambelain lui-même qu’il a laissées dans les archives de la Grande Loge Française du Rite Ecossais Primitif, abrégé évidemment connu d’un grand nombre de Maçons et de loges qui n’ont pas manqué de le saisir pour nourrir leur site.

Nous précisons présenter seulement des extraits de ces annales, placées sous la signature de Robert Amadou, en raison d’un très grand nombre de pages qu’il serait fastidieux de reprendre dans leur intégralité, dès lors qu’elles répertorient pratiquement chaque année les événements et les actes depuis 1212.

Le comité de rédaction.

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La franc-maçonnerie n’est pas née en 1717 ou en 1723 : elle n’est pas non plus issue des druides ou de l’ordre du Temple. Et ce n’est pas une société de pensée. Contrairement à des préjugés, les lignes majeures et les étapes principales de son histoire ancienne, contemporaine et moderne peuvent être déterminées avec certitude. Le malheur est qu’on ne s’en soucie guère.

Malheur intellectuel, péché contre l’historiographie. Mais aussi malheur spirituel, car la franc-maçonnerie n’est ni indéfinissable, ni susceptible de plusieurs définitions divergentes au fond, voire contradictoires. L’Ordre – le Métier – est une société traditionnelle, et il n’y a qu’une seule tradition maçonnique. Or, où trouver les références de la tradition et la trace de son sens, sinon dans l’histoire ? Aussi a-t-il paru utile, pour une vue juste, à étudier ou à vivre, de la franc-maçonnerie, d’en publier des annales aussi rigoureusement vérifiées que possible, au nom du Grand Architecte de l’Univers.

Robert Amadou

1230 – L’apprentissage, comme pratique, attesté à Londres (Municipal Regulations).

1268 – Le Livre des métiers d’Etienne Boileau atteste l’organisation des maçons parisiens en un ‘‘Métier’’. L’expression « ès loges du palais » (titre XLVIII, c. 4) semble y référer à un groupement de maçons.

1275 – Première assemblée attestée des maçons allemands, à Strasbourg.

1277-1278 – ‘‘Logias’’ (Vale Royal Abbey, Angleterre, janvier) : première mention du mot loge, qui est un local.

1283 – ‘‘Logia’’ : première mention en France d’une loge, qui est le local d’operatii parisiens.

1314 – Exécution de Jacques de Molay, dernier grand maître de l’ordre du Temple (11 mars) : aucun rapport historique avec la franc-maçonnerie. Qui qu’en grogne.

1351 – Statutes of Labourers, accordés par Edouard III : y est allégué « a master free-stone mason » ou « mestre maçon de franche peer ».

1376 – « Freemason » : le mot apparaît (City of London Letterbook H. 9 août).

c. 1390 – Ms. Regius : Constituciones Artis Gemetriae Secundum, Euclydem, poème anglais des Old Charges, le premier connu.

1397 – Statuts de Trèves, pour les  »Steinmetzen ».

1410 – Ms. Cooke : The History and Articles of Masonry », prose anglaise de  »Old Charges », la première connue.

1420 – Première allusion au Tour de France des ouvriers et, par conséquent, au compagnonnage (ordonnance de Charles VI pour les cordonniers de Troyes), lequel ne peut donc avoir été l’ancêtre de la franc-maçonnerie ni se confondre avec elle, et n’exerça aucune influence sur son développement. Qui qu’en grogne.

c. 1425 – Ms Cooke : The History and Articles of Masonry, prose anglaise des Old Charges, la première connue.

1459 – Statuts de Ratisbonne, pour les Steinmetzen.

1475 – Charter of Incorporation of the Freemen-Masons and Wrights of Edinburgh délivrée par la ville (Seal of cause).

c. 1550 – Organisation, en Ecosse, du Mason Word, ensemble de signes, postures et mots de reconnaissance couverts par le secret.

1563 – Statuts de Strasbourg, pour les Steinmetzen.

1598 – Premiers procès-verbaux maçonniques connus. The Lodge of Edinburgh, Mary’s Chapel. Ils attestent l’existence d’un rituel pour la réception (selon la première traduction française de making, avant ‘‘initiation’’) des apprentis enregistrés, et d’un autre pour le passage au grade, ou état, de compagnon.

1598-1599 – Schaw Statutes, pour  les maçons d’Ecosse. « Lodge » y désigne un groupe de maçons fixés à demeure dans une ville ou un bourg.

1600 – La présence en loge d’un non-opératif, James Boswell laird of Auchinleck (Mary’s Chapel Lodge, Edimbourg, 8 juin), qui serait primordiale, est très douteuse.

1634 – Première attestation sûre de la présence d’un non opératif dans une loge d’Ecosse.

1646 – Elias Ashmole, antiquaire, est ‘‘fait maçon’’ dans une loge, sans doute occasionnelle, uniquement composée de maçons acceptés, la première du genre en Angleterre (Warrington, Lancashire, 16 octobre).

1662 – ‘‘Incorporation’’ par le roi Charles II de la Royal Society de Londres, en gestation depuis 1646 et née, en fait, deux ans auparavant. La charte de 1663 l’intitule « The Royal Society of London for the Improving of Natural Knowledge by Experiments » (puis ce sera et jusqu’aujourd’hui « The Royal Society for Improving Natural Knowledge »). Fait important, signe grave : la Royal Society tant maçonnisa avant la lettre, et tant de ses membres maçonniseront après la lettre.

1670 – Dans la loge d’Aberdeen, en Ecosse, les opératifs sont devenus minoritaires.

1688 – Première loge non opérative attestée en Irlande (Trinity College, Dublin), où la franc-maçonnerie existait depuis le XVIe siècle. Le roi Jacques II d’Angleterre, en exil à Saint-Germain-en-Laye est entouré d’officiers dont rien ne prouve qu’ils établiront une loge.

1694 – Le roi Guillaume III d’Orange n’est pas reçu maçon. Qui qu’en grogne.

1696 – Edinburgh Register House Ms, le plus ancien catéchisme maçonnique connu.

1711 – Trinity College Ms, prose irlandaise des Old Charges : première trace d’un troisième degré, celui de maître maçon (loge non opérative de Trinity College, Dublin) par dédoublement du « Fellow Craft or Master Mason » opératif.

1717 – Fondation, par quatre loges non opératives, de la Grande Loge de Londres et de Westminster, la première du monde, avec Anthony Sayer, gentleman, pour grand maître (24 juin).

1718-1719 – George Payne, gentleman, deuxième grand maître de la Grande Loge de Londres. Il ordonne la collecte des archives.

1719-1720 – John Theopilus Desaguliers, pasteur catholique anglican et physicien, troisième grand maître de la Grande Loge de Londres.

1720-1721 – George Payne, réélu, quatrième grand maître de la Grande Loge de Londres.

1721-1722 – John duc de Montagu, cinquième grand maître de la Grande Loge de Londres, son premier grand maître noble.

1722 – The Old Constitutions belonging to the Ancient and Honourable Society of Free and Accepted Masons (Londres), souvent dites, du nom de l’imprimeur : Roberts Constitutions, prose anglaise des Old Charges, donc imprimée, avec sept dispositions nouvelles relatives à une organisation des loges sous la présidence d’un grand maître. Mais la date de 1663, en tête de ces articles, reste douteuse et aucune preuve qu’une telle pré-Grande Loge ait même été ébauchée.

1722-1723 – Philipp duc de Wharton, sixième grand maître de la Grande Loge de Londres ; Desaguliers grand maître adjoint.

1723 – Première édition des Constitutions anglaises, dites d’Anderson. A Mason’s Examination, première divulgation, à Londres.

1723/1724 – Erection, par les loges de la ville, de la Grande Loge de Dublin (plus tard Grande Loge d’Irlande), sans filiation anglaise, la deuxième du monde.

et 1725 – Les Constitutions sont celles dites d’Anderson : le grand maître en 1725 est Richard, comte de Rosse, noble jacobite.

1724 – Première attestation de l’ordre des Gormogons, de tendance jacobite et très probablement fondé par Wharton, qui tente de rivaliser avec la franc-maçonnerie alors en pleine expansion et de la ridiculiser.

1725 – Formation de la Grande Loge d’York, sans filiation anglaise, la troisième du monde. Diffusion en Angleterre du troisième degré et première mention d’une cérémonie d’élévation à ce grade.

1726 – Ms Graham, catéchisme sans pareil, où Noé fait l’Hiram. Premier écrit maçonnique relatif au grade de maître (Dumbarton Kilwinning Lodge, 25 mars) un compagnon est élevé au troisième degré. Très probablement, ouverture à Paris par des Britanniques, rue des Boucheries, de la loge de Saint-Thomas au Louis d’argent (1ère loge française) par trois gentilhommes anglais, Charles Radclyffe, comte de Derwentwater, le Chevalier Maskelyne et le Frère d’Heguerty assistés de quelques autres anglais de distinction proscrits comme eux.

1728-1729 – Wharton, premier grand maître de la maçonnerie en France ?   Les Maçons d’Irlande organisent la Grande Loge d’Irlande avec Lord S. George.

1730 – La Grande Loge de Londres apporte au rituel des modifications substantielles (dont l’interversion des mots de reconnaissance des deux premiers degrés). Divulgation Masonry Dissected (Londres), Samuel Prichard. Nouvelles constitutions de la Grande Loge de Dublin rédigées par John Pennell.

c. 1730 – Un degré de maître écossais est pratiqué en Angleterre, supérieur à celui de maître.

1732 – La Grande Loge de Londres constitue la loge parisienne du Louis d’argent (3 avril). Fondation à Bordeaux de la Loge anglaise qui se place sous l’obédience de Londres (27 avril). Première patente constitutive (warrant) accordée à une loge militaire par la Grande Loge d’Irlande.

1733 – La première Scotch Masons Lodge est attestée à Londres : son titre apparaît au tableau de l’année suivante sous la forme Scotts Masons Lodge. En Angleterre, évolution de ce quatrième grade vers le Royal Arch, et sur le continent vers le Maître Ecossais et sa descendance.

1735 – Grande Loge annuelle de l’Ordre des francs-maçons dans le royaume de France (27 décembre). James Hector Mac Leane, baronnet d’Ecosse, est réélu grand MaîtreLes obligations et les règlements sont traduits et mis à jour, des Constitutions dites d’Anderson par l’abbé Moore, irlandais, sous le titre : Devoirs enjoints aux maçons libres (les deux derniers mots traduisent freemasons, avant ‘‘frimassons’’ et ‘‘francs-maçons’’.

1736 – Fondation, par des loges du royaume du Nord, de la Grande Loge d’Ecosse, sans filiation anglaise, la quatrième du monde, et la troisième survivante (Edimbourg, en la fête de saint André, le 29 novembre). André-Michel de Ramsay, chevalier originaire d’Ecosse, prononce en la loge du Louis d’argent, un discours qui deviendra la charte officieuse de l’écossisme rituel en France (26 décembre).

Charles Radclyffe, comte Derwentwater, anglais, est élu grand maître des loges de France (Paris, au Grand Saint-Germain, rue du Paon, le 27 décembre).

1737 – Le cardinal de Fleury interdit, pour l’amour des Orange, les assemblées maçonniques propices aux jacobites réfugiés en France (17 mars).

1738 – Deuxième édition des Constitutions dites d’Anderson, très augmentée, où l’indépendance des grandes loges d’York, d’Irlande, d’Ecosse, de France et d’Italie est affirmée par celle d’Angleterre. Qui qu’en grogne… et trahit, tel Thory, en traduisant. La Grande Loge de Londres est officiellement la Grande Loge d’Angleterre. Première condamnation pontificale de la franc-maçonnerie : bulle In Eminenti de Clément XII (24 avril).

1739/40 – … mais presque sûrement pas 1738. Louis de Pardailhan de Gondrin, duc d’Antin, premier grand maître français et premier grand maître à vie des loges de France.

1740 – Vers cette date, la Grande Loge d’York entre en sommeil pour quelque vingt années.

1741 – Première trace, à Londres d’un ordre, dont la date de fondation est inconnue, tendant à rechristianiser la maçonnerie pourvue de deux degrés supérieurs au troisième, le second étant celui de rose-croix : Order of the Heredom of Kilwinning (titre attesté en 1743). Après son entrée en Ecosse (première trace en 1754 : chapitre d’Edimbourg probablement en 1763-1764, l’ordre prendra le qualificatif Royal et le titre concurrent : Royal Order of Scotland.

1742 – La Tierce, Histoire, obligations et statuts de la très vénérable confraternité des francs-maçons tirés de leurs archives et conformes aux traditions les plus anciennes ; approuvés de toutes les grandes loges et mis au jour pour l’usage commun des loges répandues sur la surface de la terre (Francfort-sur-le-Main, chez François Varrentrapp). Cet ouvrage qui aura en France de nombreuses rééditions, contient notamment la première traduction française imprimées des Constitutions et une version retouchée du discours de Ramsay, faussement attribué au grand maître de France.

1743 – Le baron Karl von Hund, fondateur de la Stricte Observance Templière, est à Paris.

1744 – Le Secret des francs-maçons par l’abbé Gabriel-Louis Calabre Pérau réveille la curiosité du public… Grande activité de la Grande Loge de France qui constitue par patentes de nombreuses loges dans les provinces. Premières loges militaires attestées en France.

1744/45 – A Bordeaux, parfaite loge d’Ecosse de Saint Jean de Jérusalem, fondée par Etienne Morin, première loge permanente de maîtres écossais attestée en France.

c. 1745 – A Toulouse, fondation de la loge Ancienne ou de Saint-Jean Ancienne, par le baronnet Jean de Barnewall, irlandais exilé pour sa foi catholique.

1747 – Première loge écossaise permanente à Paris. Antoine Lamolère de Feuillard fonde à Paris une loge écossaise qui deviendra le Souverain Conseil de la Sublime Mère Loge d’Ecosse du Grand Globe français en 1752. Entre 1747 et 1759, d’autres fondations écossaises sont établies, par Bordeaux, à travers la France.

1751 – Un Grand Comité (dont l’existence remonte peut-être à dix ans plus tôt) édicte en juillet à Londres des règlements pour ‘‘The Most Antient and Honourable Society of Free and Accepted Masons’’. Cette société des ‘‘Anciens’’ n’est encore qu’une fédération, sur le modèle opératif, de quelques loges composées en majeure partie de maçons irlandais. Elle s’oppose à la Grande Loge d’Angleterre, désormais dite des ‘‘Modernes’’ et accusée… de modernisme. A Marseille, un Ecossais, George Duvalnons (dont on déforme souvent le nom) fonde la loge de Saint Jean d’Ecosse (octobre).

1753 – Les Anciens transforment leur fédération en une grande loge, dont ils élisent le premier grand maître : Robert Turner. Le baron de Hund commence, au plus tard, à répandre en Allemagne la Stricte Observance Templière qu’il a fondée.

1754 – Aucune trace de la fondation à Paris d’un ‘‘Chapitre de Clermont’’ qui aurait pratiqué un rite en quinze grades. Qui qu’en grogne.

1755 – Nouveaux Statuts en 44 articles ‘‘dressés par la respectable loge de Saint-Jean de Jérusalem à l’orient de Paris dite de France pour servir de règlements à toutes celles du royaume’’.

1756 – Troisième édition des Constitutions anglaises, revue par John Entick. Ahiman Rezon, constitutions rédigées par Laurence Dermott, de la Grande Loge des Anciens. Essor de la Stricte Observance Templière en Allemagne.

1757 – ‘‘Speculative’’ : premier emploi du terme au sens moderne (le mot, référant à la connaissance théorique, se trouve déjà dans le ms Cooke).

1758 – ‘’Strict Union’’ de la Grande Loge d’Irlande avec celle des Anciens. Un ‘’Conseil des empereurs d’Orient et d’Occident’’ n’est pas fondé à Paris. Qui qu’en grogne.

1760 – A partir de cette année-là et au cours des années suivantes, prolifération anarchique sur le continent des grades écossais : particulièrement en France, en Allemagne et en Suède.

1761 – Réveil de la Grande Loge d’York.

1762 – A Marseille, Alexandre Roëttiers de Montaleau, membre de la Loge de Saint-Jean d’Ecosse, dont le fondateur lui avait cédé ses pouvoirs, les transporte à  la loge où il était affilié – laquelle prend, en conséquence, le titre de Mère loge écossaise de Marseille (Gustav Bord dixit).

1763 – Réunification de la Grande Loge de France. Nouveaux Statuts et règlements

1766 – Concordat entre la Grande Loge d’Angleterre et la Grande Loge de France. L’élection, contestée, des nouveaux officiers de la Grande Loge de France provoque des dissensions qui aboutissent à l’exclusion de dix maîtres de loges parisiens.

1767 – Quatrième édition des Constitutions anglaises, avec la mention, tout honorifique, de John Entick.

1773 – ‘’Strict Union’’ de la Grande Loge d’Ecosse et de la Grande Loge des Anciens, dont le duc d’Atholl est le grand maître.

1773-74 – Introduction à Lyon, à la diligence de J. B. Willermoz, de la Stricte Observance Templière ou Rite Ecossais Rectifié.

1774 – Le Grand Orient de France entérine et réglemente la maçonnerie d’adoption.

1775 – S’ouvre la décennie où s’épanouira la maçonnerie, très ramifiée, qu’on dit ‘’mystique’’, ‘’occultiste’’ ou encore ‘’illuministe’’.

1776 – Cinquième édition des Constitutions anglaises mais avec un appendice par William Preston.

1778 – Convent des Gaules à Lyon : la Stricte Observance Templière devient, au plan des provinces de France, l’ordre des chevaliers bienfaisants de la Cité sainte. Promulgation du Code maçonnique des loges réunies et rectifiées de France et du Code général des règlements de l’ordre des chevaliers bienfaisants de la Cité sainte. Voltaire initié dans la loge excentrique des Neuf Sœurs, ce qui ne signifie rien…

1779 – Fondation du Grand Prieuré indépendant d’Helvétie à qui sera dû le sauvetage du Rite Ecossais Rectifié.

1781 – Traité entre le Grand Orient de France et la loge du Contrat Social, mère loge écossaise pour la France du rite écossais philosophique venu d’Avignon.

1782 – Convent de Wilhelmsbad, où la réforme lyonnaise du Rite écossais rectifié devient universelle. L’ascendance templière y est déclarée sans fondement historique. Promulgation d’une Règle maçonnique à l’usage des loges réunies et rectifiées.

1784 – Sixième édition des Constitutions anglaises, revues et corrigées avec un appendice par John Noorthouck, qui reviennent, pour l’essentiel, au texte de 1723.

1785-87 – Organisation du rite écossais dit ‘‘rite français’’ en sept degrés, par le Grand Orient de France.

1786 – Frédéric II, roi de Prusse, ne donne pas de ‘‘Grandes Constitutions’’ au rite écossais ancien et accepté. Qui qu’en grogne.

1789 – La Grande Loge fondée par Preston rallie la Grande Loge d’Angleterre. En France, schisme dans la Grande Loge de Clermont. La maçonnerie française n’a pas comploté, elle ne réalise pas ni ne favorisera la Révolution française. Qui qu’en grogne.

1792 – Disparition de la Grande Loge d’York.

1796 – Roëttiers de Montaleau élu grand vénérable (il refuse le titre de grand maître) du Grand Orient de France.

1797 – Augustin Barruel (Mémoires pour servir à l’histoire du jacobinisme), puis John Robison augmentent et rééditent la thèse du complot où la maçonnerie aurait été partie. Jean-Joseph Mounier répliquera en 1801 : De l’influence attribuée aux philosophes, aux francs-maçons et aux illuminés sur la révolution de France.

1802-1804 – Conflits entre le Grand Orient de France et les loges de son obédience fidèles aux rite écossais, par lui proscrit comme ‘’étranger’’.

1804 – Fondation du Suprême Conseil de France du rite écossais ancien accepté (ou indifféremment dès 1804-1805 : rite, ou rit, écossais ancien accepté ; ancien rit accepté ; ancien rit écossais ; rit écossais d’Heredom), par Alexandre-François-Auguste comte de Grasse, marquis de Tilly, dit Grasse-Tilly, qui en devient le premier grand commandeur. Fondation de la Grande Loge générale écossaise par la mère loge écossaise Saint-Alexandre d’Ecosse. Au Grand Orient de France, l’ ‘’Acte d’union’’ ou concordat avec la Grande Loge générale écossaise, imposé par l’empereur, est signé le 3 décembre et ratifié le 5. Il institue Joseph Bonaparte grand maître. Le rite écossais rectifié réveillé à Besançon.

1809 – La Grande Loge des Modernes rétablit l’ordre des mots de reconnaissance du premier et du deuxième degré.

1809-1811 – Une ‘’Special Lodge of Promulgation’’ sous l’obédience des Modernes détermine les anciens landmarks et examine les points de divergence entre eux-mêmes et les Anciens. Les rituels sont révisés, la cérémonie de l’installation est réorganisée.

1813 – ‘’Act of Union’’ des Anciens et des Modernes qui, réconciliés, constituent la Grande Loge Unie d’Angleterre.

1815 – Nouvelle édition des Constitutions anglaises, les premières de la Grande Loge Unie d’Angleterre. Elles explicitent l’obligation traditionnelle et universellement admise de ‘’croire au glorieux Architecte du ciel et de la terre’’. Le Suprême Conseil de France repousse le projet de centralisation des rites dans le Grand Orient en ‘’consacrant définitivement l’indépendance du rite écossais’’.

1824 – Traité d’union des Suprêmes Conseils écossais de France, Belgique, Brésil et de l’hémisphère occidental séant à New York.

1848 – Quelques loges parisiennes dissidentes du Rite écossais ancien et accepté érigent une Grande Loge nationale qui abolit les hauts grades et entend soutenir le nouveau régime.

1849 – Le Grand Orient de France se donne des constitutions, les premières du genre en ce qui le concerne, qui explicitent naturellement le landmark fondamental de la croyance en ‘’l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme. L’organisation de l’obédience est démocratisée.

1851 – Dissolution de la Grande Loge nationale qui avait cessé ses travaux depuis le 25 février 1850.

1854 – Nouvelles constitutions du Grand Orient de France, de type quasi monarchique.

1875 – REAA, le premier convent universel est organisé à Lausanne par le Suprême Conseil de France. L’obligation traditionnelle de la croyance en Dieu est remplacée par l’affirmation d’un principe créateur. Il est décidé une confédération des suprêmes conseils. Mais des 22 alors en existence, seuls neuf seulement auraient participé au convent et huit auraient signé le 22 septembre. Aucun ne ratifia ces nouvelles constitutions dont la nullité sera définitivement constatée.

1877 – Nouvelles constitutions du Grand Orient de France. Passant outre le landmark fondamental, elles suppriment l’obligation de croire en Dieu.

1878 – La Grande Loge d’Angleterre rompt avec le Grand Orient de France, pour cause d’infraction au landmark fondamental. La très grande majorité des Grandes Loges suit.

1880 – La Grande Loge symbolique écossaise est fondée par douze loges du Suprême Conseil du Rite écossais ancien et accepté.

1884 – Fondation à Londres de la loge Quatuor Coronati pour la recherche  en matière de maçonnerie.

1885-1891 – Campagne antimaçonnique Léo Taxil.

1891 – Papus établit à Paris le Suprême Conseil d’une société qui lui doit tout, et d’abord l’existence, avec le nom ‘’Ordre  martiniste’’. L’Ordre martiniste ne ressortit pas à la franc-maçonnerie. Qui qu’en grogne.

1899 – Union des Rites de Memphis et de Misraïm pour former le Rite de Memphis-Misraïm.

1904 – La Grande Loge de France, avec laquelle la Grande Loge symbolique écossaise avait fusionné le 10 août 1896, acquiert une entière autonomie, quand le Suprême Conseil renonce à lui délivrer les patentes de ses loges.

1910 – Trois dignitaires du Grand Orient de France, Edouard de Ribaucourt, Camille Savoire et Gustave Bastard sont armés chevaliers bienfaisants de la Cité sainte, au sein du Grand Prieuré indépendant d’Helvétie (seule puissance rectifiée alors en activité) ; puis ils réveillent à Paris la loge écossaise rectifiée du Centre des amis.

1913 – Le Centre des Amis, persécuté pour crime de loyauté, se transforme en Grande Loge nationale indépendante et régulière pour la France et les colonies françaises que reconnaît la Grande Loge Unie d’Angleterre, suivie par la quasi totalité de la maçonnerie mondiale. Le Grand Prieuré indépendant d’Helvétie dénonce le traité de 1911 avec le Grand Orient de France, pour violation de l’article 3 qui prescrivait le respect des invocations religieuses.

1927 – Entrée en France du Rite Emulation, traduit en français.

1929 – La Grande Loge Unie d’Angleterre formule des principes fondamentaux pour la reconnaissance des grandes loges, selon les anciens landmarks.

1936 – Le Grand Prieuré des Gaules fonde une Grande Loge écossaise rectifiée de France, dont le Dr René Wibaux est le premier grand maître.

1938 – La Grande Loge écossaise rectifiée de France se met en sommeil et ses ateliers se placent sous l’obédience de la Grande Loge de France.

1941 – Décret de dissolution de la Grande Loge nationale indépendante et régulière. Loi de l’Etat français dans la chasse des maçons dans les rangs publics,… Quelques loges se réunissent clandestinement en territoire occupé. Le gouvernement provisoire, à Alger, abroge les lois antimaçonniques de Vichy.

1944-45 – Dans les territoires libérés, la vie maçonnique reprend au grand jour. La réunification espérée pendant la résistance de la maçonnerie française avorte. L’influence des idées de René Guénon s’exerce sur une partie de la franc-maçonnerie de langue française, pour le meilleur et pour le pire.

1948 – La Grande Loge nationale indépendante et régulière prend le nom de Grande loge nationale française.

1953 – La Grande Loge de France impose aux ateliers de son obédience d’exposer, selon la tradition, un volume de la loi sacrée comme troisième Lumière de leurs travaux.

1958 – Scission au sein de la Grande Loge nationale française et fondation subséquente de la Grande Loge nationale française-Opéra.

1968 – Fondation de la Loge nationale française à la suite d’une scission de la Grande Loge nationale française-Opéra, et fondation corollaire d’un Grand Prieuré indépendant des Gaules.

1969 – Le Grand Orient de France modifie l’article 200 de ses règlements généraux, et enfreignant un landmark, autorise les ateliers de sa juridiction à organiser des tenues exceptionnelles mixtes, c’est-à-dire où des femmes seront admises aux travaux rituels.

1970 – La Grande Loge de France suspend le traité d’alliance et d’amitié qui la lie au Grand Orient de France. La conférence des Suprêmes Conseils du Rite écossais ancien et accepté rappelle l’obligation traditionnelle de croire en Dieu et rejette l’idée d’une confédération.

1974 – Il est permis aux laïcs catholiques romains d’adhérer à la franc-maçonnerie sauf s’il s’agit d’associations agissant contre l’Eglise ; la loi pénale, en l’occurrence le canon 233, devant toujours être interprétée d’une façon restrictive.

(Document déposé sur le site du Rite Ecossais Primitif en décembre 2013)

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A l’attention particulière des lecteurs :

     Ainsi que précisé en préambule, ces annales ne sont pas exhaustives à celles de Robert Amadou, à savoir une reprise partielle de leur intégralité. Outre des omissions de certaines dates, les informations ci-dessus sont parfois abrégés, sans chercher naturellement à dénaturer l’historique des événements.

     Nous relevons également une autre appellation donnée à la Chronologie de l’histoire de la Franche-maçonnerie française et étrangère que le Frère Thory désigne sous le titre d’ ACTA LATOMORUM.