Christopher Wren (1632 – 1723) Source : Dictionnaire de la FM – Daniel Ligou – PUF
Christopher Wren est l’un des plus célèbres savants britanniques et le plus grand architecte de son temps, en qui Isaac Newton voyait ‘‘le plus grand géomètre’’ de l’époque et que l’astrophysicien Robert Hooke comparaît à Archimède.
Né le 20 octobre 1632, à East Knoyle (Wiltshire), dans une famille anglicane très pratiquante, et attachée aux Stuarts, il commence tout jeune de brillantes études, entrant à dix-sept ans (1649) à l’Université d’Oxford, où il fut l’élève de John Wilkins, et où il sera gradué en deux ans et obtiendra sa maîtrise à 21 ans. […]
Membre fondateur de la Royal Society, de Londres, il en devint le président en 1680. […] il fut, tout comme Moray et Ashmole, un fervent serviteur de Charles II.
Nommé, une première fois, Surintendant Général des Bâtiments du Roi (1661), il fit les plans de la chapelle du Pembroke Collège de Cambridge, du Théâtre de Sheldon et du Musée d’Oxford, etc. Membre de la Commission chargée de la restauration de la cathédrale Saint-Paul de Londres, il se rendit peu après à Paris, où il découvrit la coupole du Val-de-Grâce et la chapelle de la Sorbonne. De retour à Londres, il fut, au lendemain du grand incendie du 2 septembre 1666, nommé par le roi Charles II, Architecte en chef du projet de reconstruction de la Cité et, en 1773, Maître d’œuvre de la nouvelle cathédrale Saint-Paul. […]
En 1710, il fut accusé de ‘‘négliger l’office de Grand Maître’’. La situation empira et, en 1716, ‘‘les quelques loges de Londres s’estimant négligées par Sir Christopher Wren’’, projetteront de se constituer l’année suivante en Grande Loge. Très affaibli, il se vit retirer, le 21 avril 1718, par le roi George Ier, la charge de Surintendant Général des Bâtiments. Dépité, il ira vivre à Hampton Court. Il mourra le 25 février 1723, dans sa 91e année, et sera enterré dans l’angle sud-est de la crypte de sa cathédrale Saint-Paul. Bien des auteurs se sont interrogés sur la véracité de ces écrits, c’est-à-dire sur la qualité maçonnique – ou non – de Sir Christopher Wren et, aussi, pourquoi J. Anderson, si prolixe en 1738, l’avait simplement appelé ‘‘l’ingénieux architecte’’ en 1723. […]
Des documents tardifs, comme des archives de 1778, les Parentalia de Christopher Wren Jr., le fils de l’architecte (1750) et l’Old Book E de cette loge de 1691 apportent les précisions complémentaires respectives : en « 1693, l’ancienne Loge de Saint-Paul continuait de se réunir sous le patronage de Sir Christopher Wren, alors que d’autres étaient en plein déclin » ; « durant l’année 1710… la plus haute et dernière pierre du sommet de la Lanterne fut posée par Christopher, le fils du Surintendant (Surveyor), délégué par son père, en présence de cet excellent homme de l’Art M. Strong, de son fils et d’autres Maçons Francs et Acceptés… » ; le 23 juin, « trois chandeliers en acajou (furent) offerts à la loge par son Digne ancien Maître Sir Christopher Wren ».
Les Maçons Francs et Acceptés de 1710 étaient d’importants entrepreneurs en maçonnerie, comme Edward Strong père et fils. Ceux-ci en effet, selon J. Anderson (1738), avaient été les Surveillants de Sir Christopher, maître d’œuvre (dès 1673) de la cathédrale Saint-Paul, puis Edward Strong (Sr.) le Second Grand Surveillant dudit architecte quand celui-ci devint Grand Maître en 1685, et encore le père et le fils les Grands Surveillants du (premier) duc de Richmond en 1695. […]
Enfin, en plus de ces témoignages a posteriori, il existe deux informations contemporaines bien datées : le journal The Post-Boy n° 5245, des 2-5 mars 1723, annonça les funérailles de Sir Christopher, le qualifiant de « digne Franc-Maçon » (Freemason) ; le British Journal n° 25, du 9 mars 1723, fit la même annonce le qualifiant tout pareillement.
En conclusion, Sir Christopher Wren fut bien un Franc-Maçon accepté qui, précisément, par l’Acceptation, s’est trouvé à la tête de l’organisation du Métier.
Source : le Dictionnaire d’Histoire et de Géographie de Bouillet renseigne sur deux personnages de la famille Wren.
Mathieu Wren, né en 1585, jouissait de la faveur de Charles Ier. Il cumula les titres de recteur de Feversham, de chanoine de Winchester, de principal d’un des collèges de Cambridge, de doyen de Windsor et de Wolverhampton, de vice-chancelier et de secrétaire de l’ordre de la Jarretière, de prédicateur royal, de prévot de la cathédrale de Westminster. Il occupa successivement les sièges épiscopaux d’Hereford, de Norwich et d’Ely ; mais lors de la réaction parlementaire contre Charles Ier, il fut mis à la Tour de Londres (1641) comme favorable au papisme ; il y resta 18 ans, refusant constamment les offres de Cromwell, qui voulait le gagner à sa cause. Il ne recouvra la liberté et son siège épiscopal qu’en 1660, à la Restauration.
Ces lignes traduisent l’attachement de la famille Wren à la cause Stuartiste et aux traditions écossaises.
Christophe Wren, neveu du précédent, naquit en 1632. Il mourut en 1723 à l’âge de 91 ans. Il construisit dès l’âge de 13 ans une machine représentant le cours des astres, fit à 16 ans des découvertes en astronomie, et fut nommé à 25 ans professeur de mathématiques à Oxford. Lors de l’incendie de Londres en 1666, il proposa un plan général de reconstruction de la ville : ce plan ne fut adopté qu’en partie, mais il le fit connaître avantageusement et lui valut le titre d’architecte du roi (1668). Il dirigea depuis la construction d’un grand nombre d’édifices publics : la basilique Saint-Paul, l’église Saint-Etienne, la douane du port de Londres, le palais royal et le palais épiscopal de Winchester, l’hôpital de Chelsea, le Monument, la colonne destinée à perpétuer le souvenir de l’incendie de 1666, etc. Il est regardé comme un des premiers architectes de son siècle.
Plus sommairement, nous retiendrons le parcours suivant de Christopher Wren : En 1698, Christopher Wren est réélu et le roi sanctionne le choix des frères : il sera maintenu à ce poste jusqu’à la mort du roi, survenue en 1702. Destitué alors, à l’âge de soixante-dix ans de ses fonctions d’architecte de la Couronne, Sir C. Wren prend le monde en aversion et s’éloigne des assemblées publiques : il se démet de sa dignité de Grand Maître et quitte Londres. Toutefois les Maîtres-Maçons de ce temps, choqués du traitement que l’on a fait subir à leur ancien et excellent Grand Maître, ne veulent pas lui choisir un successeur ni continuer leurs réunions sous la direction du nouvel inspecteur des bâtiments du roi George 1er, William Benson, qu’il ne faut pas confondre avec le Lord-Maire d’York, Robert Benson (Lord Bingley), élu Grand Maître à York en 1707. Ils achèvent cependant sous la direction du fils de Christopher Wren la cathédrale Saint Paul (1710), et à dater de cette époque cessent leurs assemblées générales.
(Document déposé sur le site du Rite Ecossais Primitif en décembre 2013)
2 réponses à “Wren Christopher”
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Bonjour, le dernier paragraphe de cette page sur Christopher Wren commence par : En 1798 ; il s'agit de 1698. Une petite remarque pour ce merveilleux site.
Très fraternellement.
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Merci pour cette remarque immédiatement suivie de la correction qui s’impose. Bien à vous avec notre triple Accolade jacobite.
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