Aunillon (1685-1760)
Source : Dictionnaire de la FM (PUF), D. Ligou
Pierre-Charles Fabiot, abbé du guay de Laumay naquit le 30 avril 1685 d’une famille d’origine anglaise jacobite (les O’Neil ou Aunil, d’où Aunillon par francisation) exilée en France. EN 1709, il devint abbé et prononça, à ce titre, en 1715, l’oraison funèbre du ‘‘très haut Louis XIV’’ en l’église d’Evreux. Il fut par la suite ambassadeur de Louis XV. Il fut reçu à la loge Coustos-Villeroy, le 24 mars 1737 et en raison des tracasseries policières il fut admis directement à la maîtrise. Il fut en relations avec les grands Francs-Maçons de son temps.
Chevalier de Bonneville (cf. Jean-Jacques Gabut, voir document »Rite Ecossais » placé dans notre volet Chroniques écossoises)
Les schismes qui divisaient les loges de Paris provoquèrent la formation d’un groupement à l’initiative du chevalier de Bonneville, ardent partisan des Stuarts, qui fonda à Paris, le 24 novembre 1754, un chapitre auquel il donna le nom de CHAPITRE DE CLERMONT, du nom du Grand Maître sous les auspices duquel il s’était placé. Composé des personnages les plus distingués de la cour et de la ville qui se réunissaient faubourg Poissonnière, ce Chapitre, s’il n’eut qu’une existence éphémère, a acquis une grande puissance et une haute réputation (cf. deux autres sources : Gustave Bord et Pierre Chevallier). Il est établi qu’on y suivait le régime de Ramsay-Bouillon. C’est au sein de ce Chapitre que le baron de Hund, après avoir reçu les hauts grades, dressa les principes de la doctrine de la Stricte Observance et transforma les Chevaliers du Temple (de Salomon) en Templiers. De ce régime, serait issue l’autre branche de la maçonnerie jacobite connue sous le nom de Souverain Conseil Sublime Mère Loge du Grand Globe Français, dont on ignore les actes.
On confond généralement le chevalier Christophe de Bonneville né en 1724, soit avec Nicolas de Bonneville (né en 1722) es-qualité de lieutenant-colonel du régiment de Commissaire-Général-Cavalerie, soit avec (un autre né en 1760) Nicolas de Bonneville, homme de lettres et libraire, auteur des »Jésuites chassés de la maçonnerie brisée par les maçons » et des »Jésuites retrouvés dans les ténèbres » (3 vol. 1788).
Bouillon (les ducs de) (1740)
Source : Dictionnaire de la FM (PUF), D. Ligou
Les ducs de Bouillon ont toujours été de chauds partisans Stuart et Ramsay fut de leurs amis puisqu’il fut précepteur du fils et intendant du père. Bord affirme que le duc Charles-Godefroy, en 1740, fonda au sein de la loge Saint-Charles de la Parfaite Harmonie, Orient de Bouillon, le ‘‘rite ancien de Bouillon’’, dont il fut le protecteur, probablement avec la collaboration de Ramsay. Les Constitutions auraient été délivrées au nom de la Grande Loge d’Edimbourg. Si cette organisation a existé, il n’en reste aucune trace matérielle. Cependant divers auteurs (dont Ragon) évoquent un ‘‘rite de Bouillon’’ ou ‘‘rite de Ramsay’’, mais ils n’ont laissé aucune trace.
Cromarty
Sir Thomas Urquhart of Cromarty (1653). Né en 1611 à Cromarty dans le nord de l’Ecosse, il fut élevé dès l’âge de 11 ans au King’s College d’Aberdeen. A 28 ans, il se bat pour le roi Charles1er dans ce qu’on a appelé The trot of Turriff. Charles 1er le fera Chevalier. Il participa à toutes les batailles des Stuart et fut fait prisonnier sur parole par Cromwell, avant d’être exilé sur le continent. Pendant son exil, il publia plusieurs oeuvres, Pantocbronacbanon, un travail de généalogie, et The Jewel, une défense de l’Ecosse. En 1653, il se rendit célèbre par sa traduction en anglais de Rabelais et par le Logopandectesion, un ouvrage en faveur d’un langage universel. Il s’agit d’une des mentions précoces du mot de maçon, qui décrit parfaitement son ouvrage, et laisse entendre qu’il ne s’agit de rien de magique, seulement d’un savoir qui échappe à la grande majorité. Thomas Urquhart mourrut malheureusement quelques temps avant 1660 et ne connut pas la restauration de Charles II Stuart sur le trône d’Angleterre et d’Ecosse.
Georges Mackenzie 3e comte de Cromarty, (1703 – 1768) : Jacobite notoire, Grand Maître de la Grande Loge d’Ecosse en 1737.
Chefdebien (1753-1814)
Marquis de Chefdebien, dit Eques a Capite galeato est fondateur du Rite Primitif (Philadelphes de Narbonne), adoubé en 1773 dans l’Ordre de Saint André d’Ecosse rouvert à Saint-Germain-en-Laye par Jacques II, roi d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande.
Keith Jacob, James (1696-1758)
Source : Alec Mellor. Officier stuardiste exilé, Jacobite, il avait combattu à Sheriffmuirr lors du premier Rising, puis après la défaite, s’était réfugié en France, avec Lord Mar. Mathématicien de valeur, il y fut élu à l’Académie des Sciences, et fut l’ami de Maupertuis. Colonel au service de l’Espagne, il fut présent au siège de Gibraltar.
Kilmarnock William (1704-1746)
Source Alec Mellor. Ci-contre, portraits et ableau de l’exécution de Kilmarnock et de Balmerino.
Lord William Boyd Kilmarnock est un seigneur écossais jacobite, décapité en 1746 dans la Tour de Londres après l’échec du second Rising. Von Hund pensait avoir été reçu par le ‘‘Chevalier au plumet rouge’’ en sa présence au mystérieux chapitre qui lui inspira la fondation de la Stricte Observance. Rien n’est plus incertain, et au rapport du conseiller aulique Waechter au convent de Wilhelmsbad, après son audience à Rome par le prince Charles-Edouard, la date supposée par von Hund se serait située postérieurement au supplice de lord Kilmarnock. Il n’en demeure pas moins que comme le Grand Maître lord Derwentwater, ce personnage mort en martyr de sa foi et de son roi, dut appartenir à la Maçonnerie stuartiste.
Abbé Moore (dates inconnues)
Source : Pierre Chevallier. Les données sur ce personnage sont brèves et se tirent des documents saisis par la police ainsi que de quelques gazetins et des rares documents de l’Ordre qui subsistent de cette époque.
En juillet 1737, « … les Bromet chez qui on a saisi est un ouvrier anglais… il est clerc de loge… il est employé par l’abbé Moore irlandais, demeurant près du Temple qui est chargé de l’exécution des ordres de Milord Derwenwater (sic) Grand Maître des freemaçons… » (BN, coll. Joly de Fleury, vol. 184, f° 122 r°). Le 2 août 1737, un autre nouvelliste, l’abbé de La Garde, apprend à ses correspondants que suivant un on-dit : « … on a arrêté le secrétaire général de l’ordre des Francs-Maçons, mais qu’il a sauvé son registre… » (BHVP, ms 617, f° 129 v°).
La charge de Grand Secrétaire de l’Ordre sous les Maîtrises de Mac Leane et de Derwentwater fut bien exercée par cet ecclésiastique. On trouve sa signature sous la forme : « … l’abbé Moret… » à la fin des Devoirs enjoints aux Maçons libres à la date du 27 décembre 1735 (BN, f° 58). Elle se retrouve aussi sur la patente de la loge de Bussi-Aumont constituée le 29 novembre 1736 et installée le 7 février 1737 et dont une copie a été publiée par A. Juvanon : Vers la Lumière, Paris, 1926, p. 134-135. Le fait que l’Ordre ait eu alors pour Grand Secrétaire un abbé irlandais et jacobite confirme bien qu’il s’agit bien, en ce qui concerne les émigrés jacobites Maçons, de « freemaçons catholiques, royalistes et jacobites… » suivant le dire de Ramsay (in lettre au marquis de Caumont du 1er avril 1737, Wellcome Medical Library, dossier Ramsay, n°12)
Mylne John (1611- 1667)
John Mylne, maître maçon du roi, fut longtemps diacre, soit président des Maîtres et de l’incorporation des Maîtres Maçons et Charpentiers d’Edimbourg. L’année suivant sa mort, en 1668, ses frères firent poser une plaque au-dessus de l’entrée de leur chapelle (Mary’s Chapel). John Mylne fut aussi Convener, soit président des diacres de l’ensemble des incorporations du bourg. Pendant la guerre des évêques (1638-1640), il fut aussi capitaine des pionniers de l’armée Covenantaire, puis en 1646 Maître Canonnier d’Ecosse. C’est lui qui reçut Robert Moray, ainsi que plusieurs autres non opératifs, en loge. Il participa au conseil de la ville d’Edimbourg de 1636 à 1664. Il présenta Edimbourg à l’assemblée des Bourgs Royaux de 1654 à 1659, et fit partie du premier parlement Ecossais après la restauration de Charles II Stuart.
Pope Alexander (1688-1744)
Source : Alec Mellor
L’un des plus grands poètes de l’Angleterre. Bien que catholique et jacobite, il trouva en Lord Chesterfield, protestant et whig, un protecteur constant et le plus sûr des amis. La fraternité maçonnique en demeure une explication possible, ou pour le moins partielle. Pope fut membre de la Loge Goat and Food n° 16 à Hay Market.
Plommenfeld Karl (1750-1782)
Grand Officier à la cour du roi de Suède. Membre très actif de la Stricte Observance, il défendit jusqu’au bout la thèse des Supérieurs inconnus et du Prétendant Stuart.
Dr Robert Plot (1640-1696)
Après avoir fini ses études à Oxford, Bachelor of Arts en 1661, Masters of Arts en 1664, il est élu Fellow of the Royal Society en 1677, l’année de la publication de son Histoire Naturelle de l’Oxfordshire, un essai vers une histoire naturelle de l’Angleterre, et en devient le secrétaire en 1682. Nommé lecteur à Oxford en 1678 avec l’appui d’Elias Ashmole, puis premier professeur de chimie en 1683, il est aussi le directeur nommé par Elias Ashmole à la création de l’Oxford Repository of Rarities, qui deviendra l’Ashmolean Museum. Professeur de chimie à Oxford, écrivain anglais, il est nomé Secrétaire de la Royal Society en 1682, et en 1686, le Dr Plot publie The natural history of Staffordshire qu’il dédiera à Jacques II, dans laquelle nous trouvons une des premières inscriptions faites par un profane de la « Maçonnerie en voie d’acceptation ». Cet érudit du XVIIe siècle ne fut pas franc-maçon, mais c’est dans son œuvre précitée que l’on trouve certaines descriptions rituéliques à concevoir comme une valeur de témoignage plus de trente ans avant la fondation de la Franc-Maçonnerie spéculative officielle. Il est certain qu’il connaissait manifestement les Old Charges. Enfin en 1688, il est nommé Historiographe Royal de Jacques II.
Robinson John (1739-1805)
Source : Dictionnaire de la FM (PUF), D. Ligou
Officier, puis professeur de sciences à l’Académie royale d’Edimbourg. Membre, d’après Lennhoff, d’une loge à Petersburg. Il a publié, en 1797, une “Proofs of a conspiracy against all religions and governments of Europe” qui reprend la légende stuartiste, affirmant que les partisans des Stuarts avaient « noyauté » la Maçonnerie. De là, il tirait la conclusion que les traités mystiques tels ceux de Louis-Claude de Saint-Martin n’avaient eu d’autre but que de détruire les cultes et d’accuser d’impiété les mystiques Maçons.
Scheffer (1715-1786)
Source : Dictionnaire de la FM (PUF), D. Ligou
Charles, Frédéric, . Ambassadeur de Suède à Paris, sénateur, gouverneur du prince royal Gustave III. Initié en 1737 à la loge parisienne Coustos-Villeroy, il reçut de lord Derwentwater des pouvoirs l’autorisant à constituer en Suède des loges jusqu’au moment où elles seraient en nombre suffisant pour que l’on puisse créer un ‘‘Grand Maître de Suède’’. Le baron avait également reçu à Paris des ‘‘Règles générales’’ qu’a découvertes et publiées A. Groussier. Il semble qu’il ait également introduit, après 1743, des Hauts Grades. Il fut Grand Maître de Suède de 1753 à 1774, date à laquelle il passa la Grande Maîtrise au duc de Sudermanie, le futur Charles XIII. Cf. Suède, Vasa, Rite Suédois.
Waechter (1747-1825)
Source : Dictionnaire de la FM (PUF), D. Ligou
Eberhard, baron von Waechter. Officier de cour danois, puis ambassadeur. Il fut un des membres les plus actifs de la Stricte Observance sous le nom d’Ordre de ‘‘Eques a Cerato’’. C’est lui qui tenta d’obtenir du prétendant Stuart des précisions sur le rôle exact joué par cette famille dans le développement de la Maçonnerie. Accusé de cryptocatholicisme, il se retira de l’Ordre.
George de Walnon ( ?)
Source : Dictionnaire de la FM (PUF), D. Ligou
Muni de pouvoirs datés d’Edimbourg (1751), cet Ecossais, venu en France avec Jacques II, fonda à Marseille la loge Saint-Jean d’Ecosse qui devint la « Mère Loge », cf. ce nom. Le personnage n’a pu être identifié et certains historiens (dont l’ ‘‘Ecossais’’ Lantoine) sont persuadés qu’il s’agit d’un faux.
George Seton, lord Winton ( ?-1749)
Source : Alec Mellor
George Seton lord Winton, noble jacobite qui participa au second débarquement, fait prisonnier et condamné par les Anglais à la bataille de Preston, réussit à s’évader et vécut alors à Rome. Il vécut d’une pension du Prétendant, lui-même réfugié dans les Etats de l’Eglise, jusqu’en 1749. William Hughan, dans The Jacobite Lodge at Rome (1910), nous a révélé l’existence et l’histoire de la petite loge jacobite qui avait existé à Rome, et qui fut fermée par la police pontificale en 1737, avant même la condamnation religieuse de la Franc-Maçonnerie en 1738.
A. et H. Taylor ont publié, en 1939, dans les Stuart papers at Windsor des lettres de Winton au Prétendant que W. Hughan ne pouvait encore connaître, et qui jettent une lumière nouvelle sur le comportement étrange de Winton, Vénérable de la loge jacobite, à l’égard des Surveillants de sa loge et même du Prétendant. Il n’est pas douteux qu’il souffrait de troubles mentaux, ce qui avait été d’ailleurs déjà souligné lors du procès. La question demeure ouverte de savoir dans quelle mesure l’exaspération de son Maître n’influa pas sur les mesures de police prises contre la loge et même sur les décisions pontificales de 1738. Un portrait de Winton est parvenu jusqu’à nous. Il y est représenté sans perruque, portrait d’une trique. Le regard est celui d’un fou. (Bibl. W. Hughan The Jacobite Lodge at Rome. 1735-7. Torquay, 1910 – A. et H. Taylor, The Stuart papers at Windsor, Londres, 1939).
(document déposé sur le site du Rite Ecossais Primitif en décembre 2013).