Le Discours de Ramsay
Ce discours présente un intérêt particulier car il eut d’immenses répercussions dans le monde maçonnique. S’éloignant résolument de la voie opérative, il contribua à l’éclosion du phénomène des hauts grades qui devaient surgir de toutes parts et se trouver inévitablement lié à l’avènement ultérieur de la Maçonnerie templière et de l’écossisme, d’autant plus volontiers que le Chevalier André-Michel de Ramsay fut le précepteur des enfants de Jacques III Stuart.
Si sa lecture était initialement annoncée pour le 21 mars 1737, ce discours ne fut jamais lu car le cardinal de Fleury, ministre de Louis XV et hostile aux Maçons, s’y opposa. Imprimé, le célèbre Discours circula “sous le manteau”.
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Source : La Tierce « Histoire, obligations et statuts de la très vénérable confraternité des Francs-Maçons »
Edition François Warrentrapp, Francfort-sur-le-Main, 1742.
La noble ardeur que vous montrez, Messieurs, pour entrer dans le très noble et très illustre Ordre des Francs-Maçons, est une preuve certaine que vous possédez déjà toutes les qualités nécessaires pour en devenir les membres, c’est-à-dire l’humanité, la morale pure, le secret inviolable et le goût des beaux-arts.
Lycurgue, Solon, Numa et tous les Législateurs politiques n’ont pu rendre leur établissement durable : quelque sages qu’étaient leurs Lois, elles n’ont pu s’étendre dans tous les pays et dans tous les siècles. Comme elles n’avaient en vue que les victoires et les conquêtes, la victoire militaire et l’élévation d’un peuple au-dessus d’un autre, elles n’ont pu devenir universelles, ni convenir au goût, au génie et aux intérêts de toutes les Nations. La philanthropie n’était pas leur base ! L’amour de la patrie mal entendu et poussé à l’excès détruisait souvent, dans ses Républiques guerrières, l’amour et l’humanité en général. Les hommes ne sont pas distingués essentiellement par la différence des Langues qu’ils parlent, des habits qu’ils portent, des pays qu’ils occupent, ni des dignités dont ils sont revêtus. Le monde entier n’est qu’une grande République dont chaque Nation est une famille et chaque particulier un enfant. C’est pour faire revivre et répandre ces essentielles maximes prises dans la nature de l’Homme que notre société fut d’abord établie. Nous voulons réunir tous les hommes d’un esprit éclairé, de mœurs douces, d’une humeur agréable, non seulement par l’amour des beaux-arts mais encore plus par les grands principes de vertu, de science et de religion, où l’intérêt de la Confraternité devient celui du genre humain, tout entier, où toutes les Nations peuvent puiser des connaissances solides, et où les Sujets de tous les Royaumes peuvent apprendre à se chérir mutuellement, sans renoncer à leur patrie.
Nos Ancêtres, les Croisés, rassemblés de toutes les parties de la Chrétienté dans la Terre Sainte, voulurent réunir ainsi dans une seule Confraternité les particuliers de toutes les Nations. Quelle obligation n’a-t-on pas à ces hommes supérieurs qui, sans intérêt grossier, sans même écouter l’envie naturelle de dominer, ont imaginé un établissement, dont l’unique but est la réunion des esprits et des cœurs, pour les rendre meilleurs, et former, dans la suite des temps, une Nation toute spirituelle, où, sans déroger aux divers devoirs que la différence des âges exige, on créera un peuple nouveau, qui, étant composé de plusieurs Nations, les cimentera toujours en quelque sorte par le lien de la vertu et de la science.
La saine Morale est la seconde disposition requise dans notre Société. Les Ordres religieux furent établis pour rendre les hommes chrétiens parfaits ; les Ordres militaires pour inspirer l’amour de la vraie gloire et l’Ordre des Francs-Maçons pour former des hommes et des hommes aimables, de bons Citoyens, de bons sujets, inviolables dans leurs promesses, fidèles adorateurs du Dieu de l’Amitié, plus amateurs de la vertu que des récompenses.
Polliciti servare, sanctumque vereri
Nimen amicitiae mores, munera amare.
Ce n’est pas cependant que nous nous bornions aux vertus purement civiles. Nous avons parmi nous, trois espèces de confrères : des Novices ou des Apprentis, des Compagnons et des Parfaits. On explique aux premiers les vertus morales ; aux seconds, les vertus héroïques, et aux derniers, les vertus chrétiennes, de sorte que notre institut renferme toute la Philosophie des sentiments et toute la Théologie du cœur. C’est pourquoi, un de nos vénérables Confrères dit :
Free-Maçon, illustre Grand Maître,
Recevez mes premiers transports.
Dans mon cœur l’Ordre les a fait naître,
Heureux, si de nobles efforts
Me font mériter votre estime,
Et m’élèvent au vrai sublime,
A la première vérité,
A l’essence pure et divine,
De l’âme, céleste origine,
Source de vie et de clarté.
Comme une philosophie triste, sauvage et misanthrope dégoûte les Hommes de la vertu, nos Ancêtres les Croisés voulurent la rendre aimable par l’attrait des plaisirs innocents, d’une musique agréable, d’une joie pure et d’une gaieté raisonnable. Nos festins ne sont pas ce que le monde profane et l’ignorant vulgaire s’imaginent ! Tous les vices du cœur et de l’esprit en sont bannis et on a proscrit l’irréligion et le libertinage, l’incrédulité et la débauche. Nos repas ressemblent à ces vertueux soupers d’Horace, où l’on s’entretenait de tout ce qui pouvait éclairer l’esprit, régler le cœur, et inspirer le goût du vrai, du bon et du beau.
O Noctes coenaeque Deum…
Sermo oritur, non de regnis domibusve alienis
(…) sed quod magis ad nos
Pertinet et nescire malum est, agitamus ; ustrumne
Divitiis Homines, an sit virtute beati ;
Quidve ad amicitias usus rectumve trahat nos
Et quae sit natura boni, summunque quid ejus.
Ainsi, les obligations que l’Ordre vous impose sont de protéger vos Confrères par votre autorité, de les éclairer par vos lumières, de les édifier par vos vertus, de les secourir dans leurs besoins, de sacrifier tout ressentiment personnel et de rechercher tout ce qui peut contribuer à la paix et à l’union de la Société.
Nous avons des secrets, ce sont des signes figuratifs et des paroles sacrées, qui composent un langage tantôt muet, tantôt très éloquent, pour le communiquer à la plus grande distance et pour reconnaître nos Confrères, de quelque langue qu’ils soient. C’étaient des mots de guerre que les Croisés se donnaient les uns aux autres, pour se garantir des surprises des Sarrazins qui se glissaient souvent parmi eux afin de les égorger. Ces signes et ces paroles rappellent le souvenir, ou de quelque partie de notre science, ou de quelque vertu morale, ou de quelque mystère de la Foi ! Il est arrivé chez nous ce qui n’est guère arrivé dans aucune autre Société. Nos Loges ont été établies et se sont répandues dans toutes les Nations policées, et cependant parmi une si nombreuse multitude d’hommes, jamais aucun Confrère n’a trahi nos secrets. Les esprits les plus légers, les plus indiscrets, les moins instruits à se taire, apprennent cette grande science, en entrant dans notre Société. Tant l’idée de l’union fraternelle a d’empire sur les esprits ! Ce secret inviolable contribue puissamment à lier les sujets de toutes les Nations et à rendre la communication des bienfaits facile et mutuelle entre nous. Nous en avons plusieurs exemples dans les Annales de notre Ordre. Nos Frères, qui voyageaient en divers pays, n’ont eu qu’à se faire connaître à nos Loges pour y être comblés, à l’instant, de toutes sortes de secours, dans le temps même des guerres les plus sanglantes et d’illustres prisonniers ont trouvé des Frères où ils ne croyaient trouver que des Ennemis.
Si quelqu’un manquait aux promesses solennelles qui nous lient, vous savez, Messieurs, que les peines que nous imposons sont les remords de sa conscience, la honte de sa perfidie et l’exclusion de notre Société, selon ces belles paroles d’Horace :
Est et fideli tuta silentio
Merces : vetabo qui Cereris sacrum
Vulgaris arcanum ; sub isdem
Sit trabitus, fragilemque mecum
Salvat phaselum…
Oui, Messieurs, les fameuses fêtes de Cérès à Eleusis, d’Isis en Egypte, de Minerve à Athènes, d’Uranie chez les Phéniciens, et de Diane en Scythie, avaient rapport aux nôtres. On y célébrait des mystères, où se trouvaient plusieurs vestiges de l’ancienne Religion de Noé et des Patriarches. Elles finissaient par des repas et des libations et on n’y connaissait ni l’intempérance, ni les excès où les Païens tombèrent peu à peu. La source de ces infamies fut l’admission des personnes de l’un et de l’autre sexe aux Assemblées nocturnes contre l’institution primitive. C’est pour prévenir de tels abus que les femmes sont exclues de notre Ordre. Nous ne sommes pas assez injustes pour regarder le Sexe comme incapable de secret. Mais sa présence pourrait altérer sensiblement la pureté de nos maximes et de nos mœurs.
La quatrième qualité requise dans notre Ordre est le goût des sciences utiles et des arts libéraux. Ainsi l’Ordre exige de chacun de vous de contribuer par sa protection, par sa libéralité ou par son travail, à un vaste ouvrage, auquel nulle Académie ne peut suffire, parce que toutes ces Sociétés étant composées d’un très petit nombre d’Hommes, leur travail ne peut embrasser un objet aussi étendu.
Tous les Grands Maîtres en Allemagne, en Angleterre, en Italie, et ailleurs exhortent tous les savants et tous les Artisans de la Confraternité à s’unir pour fournir les matériaux d’un Dictionnaire Universel des Arts Libéraux et des Sciences utiles, la Théologie et la Politique seules exceptées. On a déjà commencé l’ouvrage à Londres et par la réunion de nos Confrères, on pourra le porter à sa perfection dans peu d’années. On y explique non seulement les mots techniques et leur étymologie, mais on y donne encore l’histoire de chaque Science et de chaque Art, leurs principes et la manière d’y travailler. Par là on réunira les lumières de toutes les nations dans un seul Ouvrage, qui sera comme une Bibliothèque universelle de ce qu’il y a de beau, de grand, de lumineux, de solide et d’utile dans toutes les Sciences et dans tous les Arts nobles. Cet ouvrage augmentera dans chaque siècle selon l’augmentation des lumières, et il répandra partout l’émulation et le goût des belles choses et des choses utiles.
Le nom de Franc-Maçon ne doit donc pas être pris dans un sens littéral, grossier et matériel, comme si nos instituteurs avaient été de simples ouvriers en pierre, ou des Génies purement curieux, qui voulaient perfectionner les Arts. Ils étaient non seulement d’habiles architectes, qui voulaient consacrer leurs talents et leurs biens à la construction des Temples extérieurs, mais aussi des Princes religieux et guerriers, qui voulurent éclairer, édifier et protéger les Temples vivants du Très-Haut. C’est ce que je vais montrer en vous développant l’Histoire ou plutôt le renouvellement de l’Ordre.
Chaque famille, chaque République, chaque Empire, dont l’origine est perdue dans une antiquité obscure, a sa fable, sa vérité, sa légende et son histoire. Quelques-uns font remonter notre institution jusqu’aux temps de Salomon, d’autres jusqu’à Moïse, d’autres jusqu’à Abraham, quelques-uns jusqu’à Noé et même jusqu’à Enoch qui bâtit la première ville, ou jusqu’à Adam. Sans prétendre nier ces origines, je passe à des choses moins anciennes. Voici donc une partie de ce que j’ai recueilli dans les antiques Annales de la Grande-Bretagne, dans les actes du Parlement britannique qui parlent souvent de nos privilèges, et dans la tradition vivante de la Nation Anglaise, qui a été le centre de notre Confraternité depuis le onzième siècle.
Du temps des Croisades dans la Palestine, plusieurs Princes, Seigneurs et Citoyens s’associèrent et firent vœu de rétablir les Temples des Chrétiens dans la Terre Sainte et de s’employer à ramener leur Architecture à sa première institution. Ils convinrent de plusieurs signes anciens et de mots symboliques tirés du fonds de la Religion, pour se reconnaître entre eux d’avec les infidèles et les Sarrasins. On ne communiquait ces signes et ces paroles qu’à ceux qui promettaient solennellement, et souvent même au pied des Autels, de ne jamais les révéler. Cette promesse sacrée n’était donc pas un serment exécrable, comme on le débite, mais un lien respectable pour unir les Chrétiens de toutes les Nations dans une même Confraternité. Quelques temps après, notre Ordre s’unit intimement avec les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Dès lors, nos Loges portèrent toutes le nom de Loges de Saint-Jean. Cette union se fit à l’exemple des Israélites, lorsqu’ils élevèrent le second Temple. Pendant qu’ils maniaient la truelle et le mortier d’une main, ils portaient de l’autre l’épée et le bouclier.
Notre Ordre, par conséquent, ne doit pas être considéré comme un renouvellement des Bacchanales, mais comme un Ordre fondé de toute antiquité, et renouvelé dans la Terre Sainte par nos ancêtres, pour rappeler le Souvenir des vérités les plus sublimes au milieu des innocents plaisirs de la Société. Les Rois, les Princes, et les Seigneurs au retour de la Palestine dans leurs états, y fondèrent diverses loges. Du temps des dernières Croisades, on voyait déjà plusieurs Loges érigées en Allemagne, en Italie, en Espagne, en France et de là en Ecosse, à cause de l’étroite alliance des Ecossais avec les Français. Jacques, Lord Steward d’Ecosse, était Grand Maître d’une Loge établie à Kilwin dans l’Ouest d’Ecosse, en l’an MCCLXXXVI, peu après la mort d’Alexandre III, roi d’Ecosse, et un an avant que Jean Balliol montât sur le trône. Ce seigneur reçut Francs-Maçons dans sa Loge, les comtes de Gloucester et d’Ulster, l’un Anglais, l’autre Irlandais.
Peu à peu, nos Loges et nos solennités furent négligées dans la plupart des lieux. De là vient que tant d’historiens, ceux de la Grande-Bretagne sont les seuls qui parlent de notre Ordre. Il se conservera néanmoins dans sa splendeur parmi les Ecossais, à qui nos rois (de France) confièrent pendant plusieurs siècles la garde de leurs Personnes sacrées.
Après les déplorables travers des Croisades, les dépérissements des Armées Chrétiennes et le triomphe de Bendocdar, sultan d’Egypte, pendant la huitième et dernière Croisade, le Grand prince Edouard, fils de Henri III, roi d’Angleterre, voyant qu’il n’y avait plus de sûreté pour ses Confrères dans la Terre Sainte, d’où les troupes chrétiennes se retiraient, les ramena tous, et cette colonie de Frères s’établit en Angleterre. Comme ce Prince avait tout ce qui fait les Héros, il aima les beaux arts, se déclara Protecteur de notre Ordre, lui accorda de nouveaux privilèges, et alors les membres de cette Confraternité prirent le nom de Francs-Maçons, à l’exemple de leurs ancêtres.
Depuis ce temps-là, la Grande-Bretagne fut le siège de notre Ordre, la conservatrice de nos lois et la dépositaire de nos secrets. Les fatales discordes de Religion qui embarrassèrent et qui déchirèrent l’Europe dans le seizième siècle, firent dégénérer l’Ordre de la Noblesse de son origine. On changea, on déguisa, on supprima plusieurs de nos rites et usages qui étaient contraires aux préjugés du temps. C’est ainsi que plusieurs de nos Confrères oublièrent comme les anciens Juifs, l’esprit de nos Lois, et n’en retinrent que la lettre et l’écorce. On a commencé à y apporter quelques remèdes. Il ne s’agit que de continuer et de ramener enfin tout à sa première institution. Cet ouvrage ne peut guère être difficile dans un Etat où la Religion et le Gouvernement ne sauraient être que favorables à nos Lois.
Des Iles Britanniques, l’Art Royal commença à repasser dans la France sous le règne du plus aimable des Rois, dont l’humanité anime toutes les vertus et sous le Ministère d’un Mentor, qui a réalisé tout ce qu’on avait imaginé de fabuleux. Dans ce temps heureux où l’amour de la paix est devenu la vertu des Héros, la Nation, une des plus spirituelles de l’Europe, deviendra le centre de l’Ordre. Elle répandra sur nos ouvrages, nos statuts et nos mœurs les grâces, la délicatesse et le bon goût, qualité essentielles dans un Ordre dont la base est la Sagesse, la Force et la Beauté du Génie. C’est dans nos Loges, à l’avenir, comme dans les écoles publiques, que les Français verront sans voyager les caractères de toutes les Nations et que les Etrangers apprendront par expérience, que la France est la patrie de tous les peuples, « Patria gentis, Humanae »
Ci-après la lettre adressée par le Chevalier au cardinal de Fleury le 20 mars 1737 qui accompagnait son discours :
Monseigneur,
Je croirais manquer aux bontés dont V.E. m’honore si je donnais ce discours à l’impression sans le luy communiquer d’avance. Il ne faut qu’un quart d’heure pour le lire. Si j’osois, je la supplierois de le corriger non seulement pour la matière, mais pour la diction. Je voudrois que tous les discours que je prononce dans nos assemblées à la jeune noblesse de France, et même de plusieurs autres nations, fussent remplis de votre esprit, de vos sentiments et de votre style. Daignez, Monseigneur, soutenir la société des free-masons dans les grandes vues qu’ils se proposent, et V.E. rendra son nom bien plus glorieux par cette protection, que Richelieu ne fit le sien par la fondation de l’Académie françoise. Je say que de transmettre son nom à la postérité avec éclat est un très mince objet pour un prélat qui croit, qui espère et qui aime celuy qui peut seul rendre immortel. Mais couronner ses nobles travaux, et la pacification de l’Europe entière, en encourageant une société qui ne tend qu’à réunir toutes les nations par l’amour de la vertu et des beaux-arts, est une action digne d’un grand ministre, d’un père de l’Eglise et d’un saint pontife. Comme je dois lire mon discours demain dans une assemblée de l’ordre, et le donner lundi matin aux examinateurs de la Chancellerie, je supplie V.E. de me le renvoyer demain avant midi par un expres. Elle obligera infiniment un homme qui luy est dévoué par le cœur, et qui est avec un profond respect, Monseigneur, de votre Eminence, le très humble et très obéissant serviteur.
de Ramsay
et la seconde qu’il lui adressa le 22 mars 1737 :
Monseigneur,
Je reviens de la campagne, et j’apprens que les assemblées de free-masons déplaisent à V.E. Je ne les ai jamais fréquentées que dans la vue d’y répandre des maximes qui auroient rendu peu à peu l’incrédulité ridicule, le vice odieux et l’ignorance honteuse. Je suis persuadé que si on glissait à la tête de ces assemblées des gens sages et choisis par V.E., elles pourroient devenir très utiles à la religion, à l’Etat et aux lettres. C’est ce dont je crois pouvoir convaincre V.E. si, elle daigne m’accorder une courte audience à Issy. En attendant ce moment heureux, je la supplie de vouloir bien me mander si je dois retourner à ces assemblées, et je me conformerai aux volontés de V.E. avec une docilité sans bornes, égale au très profond respect avec lequel je suis, Monseigneur, de V.E., le très humble et très obéissant serviteur.
de Ramsay
Le cardinal de Fleury ne lui répondit pas et mit sur sa lettre une note au crayon, devenue en partie illisible. On peut lire seulement ces mots « … que l’on continue à s’assembler… le roy… ».
(Document déposé sur le site du Rite Ecossais Primitif en décembre 2013)