…II. Distinguons-nous, quittons la pensée unique
1. Qui sont les héritiers des Opératifs ?
Nombreux sont les Frères et Sœurs persuadés d’être les héritiers des opératifs …. A tort ( ???)
Pour répondre à cette question, nous nous référons aux propos suivants :
- Propos du Frère HARRY-CARR (membre de Quatuor Coronati) paru dans Ars Quatuor Coronatorum – n° 79 de 1966 :
« La Grande Loge de 1717 n’avait aucune racine dans la Franc-Maçonnerie opérative et aucun lien avec le métier de maçon ; aucune influence opérative n’a joué de rôle dans sa création et, comme nous le verrons, il n’y avait aucun objectif opératif dans son programme […] manifestement, elle était une création de son temps ; … ».
A cet égard, il y a lieu de rappeler qu’une des sources les plus éminentes de l’histoire de la Franc-Maçonnerie du Royaume-Uni est constituée par les Ars Quatuor Coronatorum, notamment par la Loge des Quatre couronnés à Londres (loge de recherche n° 2076) et l’édition de leurs volumes annuels de travaux, dont on peut par ailleurs remarquer la date de la première réunion du 12 janvier 1886.
- Propos de George DRAFFEN (grand bibliothécaire de la Grande Loge d’Ecosse et membre de Quatuor Coronati) paru dans Ars Quatuor Coronatorum n° 69 de 1957,
dont on retiendra que l’auteur soulignait l’esprit philosophique ou politique de certains clubs de Londres ouvertement affirmé.
« Si nous voulons connaître les raisons cachées de la Grande Loge d’Angleterre, nous devrons tourner notre attention vers la vie privée, l’esprit théologique et les vues philosophiques de tels hommes éminents, comme le docteur DESAGULIERS et ses amis de la société royale. La Franc-Maçonnerie telle que nous la connaissons actuellement n’existait pas. Ils greffèrent leur système de philosophie sur celui d’une guilde moribonde […] donnant ainsi aux pro-géniteurs de cette nouvelle philosophie un terrain fertile, pour semer leur graine ».…
2. Selon notre image d’Epinal, ANDERSON serait un quasi pater noster
Posons un regard sur les pensées de certains de nos éminents Frères Maçons.
Tout Franc-Maçon reconnu comme tel, se doit, évidemment d’avoir analysé et de posséder les fameuses Constitutions dudit personnage.
- Propos de Marius LEPAGE paru dans l’ouvrage L’ordre et les obédiences – 1978 (p. 48 – 49)
« Il paraît aujourd’hui prouvé que ANDERSON, esprit simple et sans grande envergure, ne possédait pas les qualités intellectuelles nécessaires pour mener à bien le travail qu’il dit lui avoir été imposé ou accordé (les Constitutions). Il ne fut guère qu’un porte plume, un secrétaire, au service d’un frère […] qui ne tenait pas à assumer directement la paternité des nouvelles Constitutions. Et cet homme était lui-même d’origine française Jean-Théophile DESAGULIERS ».
- Propos de René LEFORESTIER paru dans l’ouvrage La Franc-Maçonnerie templière et occultiste – 1970, préface Alec Mellor
« Anderson n’aura pas les excuses de ces imagiers naïfs, lorsque en 1723 il acceptera de mettre à jour les vielles constitutions gothiques et lorsqu’il publie le livre des Constitutions, c’est pour y amonceler des anachronismes et des absurdités ».
- Propos de E. JONES (Membre de Quatuor Coronati) paru dans Freemasson’s guide and compendium – 1950
« Ils (les vieux livres maçonniques) ont une telle façon de mélanger faits et fictions, que seul un chercheur bien informé peut y trouver sa voie, et ils tendent à rendre une nouvelle vie à des histoires et des idées indignes de confiance, qui furent soit inventées, soit réhabillées de neuf par ANDERSON dans ses Constitutions de 1723.
Les tromperies sont dures à mourir, très dures même, en vérité ».
- Propos de G. MACKEY paru dans Encyclopedia of freemassonery – 9ème édition 1966 (vol. 1 p. 77)
« Article Anderson. L’histoire de la Franc-Maçonnerie qui les précède (les régulations dans les Constitutions de 1723) et qui constitue le corps de l’ouvrage est chimérique, indigne de confiance à un degré qui mène souvent à l’absurdité. Aucun auteur maçonnique n’oserait actuellement se hasarder à considérer Anderson comme faisant autorité, pour l’histoire de l’0rdre, avant le XVIIIe siècle ».
- Propos de René GUENON paru dans Etudes sur la Franc-Maçonnerie et le compagnonnage – Tome 1 – Comptes rendus d’articles de revues
« Anderson, personnage beaucoup plus sujet à caution à bien des points de vue ».
- Propos d’Henri SADLER (ancien bibliothécaire adjoint de la Grande Loge Unie d’Angleterre) paru dans Faits et fables maçonniques – 1887
« Non seulement Anderson n’eut aucune part dans les événements qu’il relate, mais il n’était même pas membre de l’Ordre en 1721 ».
- Propos de C.N. BATHAM (membre de quatuor Coronati) paru dans Ars Quatuor Coronatorum N° 103 – 1990
« Anderson est notoirement indigne de confiance, se complaisant continuellement en d’innombrables fantaisies ».
- Propos de Jean Pierre BAYARD paru dans son ouvrage La spiritualité de la Franc-Maçonnerie
« Nous ressentons à nouveau que les historiens maçonniques émettent bien des réticences sur la valeur des Constitutions de 1723 ».