Septembre 2014 (modifié en août 2017)     

        Sous l’impulsion d'un membre de notre Grande Loge, nous proposons à nos lecteurs un extrait d'une Etude dressée par la  Grande Loge suisse ALPINA à l'Orient de Lausanne.  Sauf erreur de notre part, les lignes qui suivent ne faisant l’objet d’aucun copyrigth privatif de toute reproduction, nous avons souhaité cette diffusion pour favoriser une transmission au plus grand nombre et parfaire les connaissances de nos Jacobites, également parce que cette étude est complémentaire et rejoint nos Travaux présentés dans le volet ‘’Les dossiers du CO’’.

       La quête métaphysique a toujours existé et cela certainement depuis que l’homme existe.   Tchouang Tseu résumait ainsi  au IVème siècle avant Jésus-Christ cette quête en disant : « Il y avait quelque chose dans un état de fusion avant la formation du ciel et de la terre… Il peut être regardé comme la Mère de l’Univers. Je ne sais pas son nom. Pour lui donner un titre, je l’appelle Voie (Tao). En m’efforçant de lui faire un nom, je l’appelle Grand ». Car c’est bien de cela dont il s’agit : une quête métaphysique qui attire au sein de la Maçonnerie tous les hommes représentant toutes les couches sociales, tout attribut social confondu, qui s’interrogent sur le sens de leur vie et de la vie. Plutôt que de laisser des politiciens, des philosophes ou des religieux leur dicter la « meilleure façon » de penser, ces hommes préfèrent étudier librement ce que l’on appelle la Tradition afin de trouver par eux-mêmes, hors de tout dogme et de toute influence extérieure, les réponses aux questions les plus importantes que chacun peut se poser au sujet de sa vie en particulier et de la vie en général. Peu le savent s’ils ne sont déjà Maçons, mais la Franc-Maçonnerie est actuellement la seule école initiatique encore existante. La seule, car d’autres ont existé à d’autres époques telles que, les Rose-Croix déjà cités, les Martinistes et d’autres associations se rattachant à la même Tradition tels que et entre autres, les Esséniens et les Cathares. Pour le moment, car ces différentes écoles non actives aujourd’hui peuvent, en fonction de certaines impulsions, de certaines intuitions et de certaines circonstances être réactivées, « réveillées ». Initiatique, car elle délivre une initiation grâce à un Rituel précis qui permet au récipiendaire – celui qui veut entrer en Maçonnerie – de recevoir la Lumière. Mais recevoir la Lumière est, là aussi, à comprendre de manière symbolique. Cela serait trop beau de vivre son Initiation et de croire qu’ensuite tout sera différent. C’est un symbole encore une fois, comme tous les symboles que la Maçonnerie met à la disposition de ses membres. Un symbole qui ouvre sans aucun doute l’esprit à une nouvelle conception du monde, mais un symbole malgré tout qui, comme tous ceux utilisés en Maçonnerie, oblige le chercheur à faire un véritable travail à l’intérieur de lui-même. […] La Franc-Maçonnerie, c’est à la fois l’une de ses forces et l’une des raisons des critiques qui lui sont faites, ne délivre pas une formation ou un modèle à suivre, comme beaucoup pourraient le souhaiter. Cette façon de faire existe dans des associations dites profanes mais elle possède le gros défaut d’imposer une pensée unique dans le but d’obliger ses membres à penser exclusivement de la façon qui convient à l’association. Tout autre forme de pensées étant fortement déconseillée voire même interdite. La Maçonnerie elle n’a qu’un but : donner à chacun les moyens de se libérer de l’emprise de son environnement mental et social habituel – sans imposer aucune solution pré-établie – afin de laisser le chercheur trouver par lui-même et en lui-même la vérité qui lui semble le mieux correspondre à l’ordre naturel des choses et du monde. C’est pour cela que la Maçonnerie attire des travailleurs sincères qui ont décidé de consacrer une partie de leur temps à l’étude de textes, à l’utilisation d’outils, de symboles et à participer à des Rituels afin de découvrir par eux-mêmes – il est important de le souligner une nouvelle fois – la réponse aux questions qu’ils se posent et que normalement tout être conscient vivant sur cette Terre se pose un jour. La Franc-Maçonnerie n’impose rien, ne suggère rien, si ce n’est de travailler sur soi. C’est par un travail initiatique que les progrès se feront. Chacun est libre de se perfectionner comme il le souhaite, aidé, encore une fois, par des textes issus de la Tradition et par une utilisation d’outils, de symboles et de rituels, tous conçus pour éveiller la conscience individuelle. Ces symboles proviennent de différentes origines principalement de la tradition biblique, des cabalistes, des alchimistes, des ésotéristes ainsi que de différents courants initiatiques remontant à l’Antiquité avec Pythagore et l’influence de la civilisation égyptienne, gardienne elle-même d’une Tradition encore plus ancienne. Il serait faux de croire que les symboles utilisés en Maçonnerie lui appartiennent. La plupart existaient déjà dans la Chine antique, chez les Grecs ou encore chez les Romains. Certains souhaiteraient que la Maçonnerie adapte ou modifie quelques-uns de ses symboles et de ses rituels au mode de pensée de l’époque actuelle. Ce serait une erreur car les symboles et les rituels utilisés en Maçonnerie n’ont pas d’actualité, ils sont intemporels et impersonnels. C’est ce qui fait leur force, leur efficacité et leur universalité. C’est ce qui fait aussi que chacun, quel que soit son niveau, ses compétences et ses capacités intellectuelles, peut les utiliser avantageusement. Il est difficile voire impossible de décrire ici dans le détail l’utilisation des symboles et des outils utilisés en Franc-Maçonnerie. Chargés de sens, chacun les interprétera à sa mesure. Cette interprétation évolue constamment, s’affinant sans cesse en fonction du degré d’ouverture et d’évolution du Maçon qui les étudie. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup pensent que la Maçonnerie est une société secrète (cf. Morceau d'Architecture ''Le Secret des Loges'' déposé dans notre volet Morceau de textes choisis). […] Une raison à l’idée de la présence d’un secret en Maçonnerie, est que depuis toujours, et aujourd’hui encore, ceux qui pensent, vivent et agissent différemment ont toujours été pourchassés et éliminés par les différents pouvoirs en place. Les plus récentes persécutions ont eu lieu durant la seconde guerre mondiale lorsque l’Allemagne nazie a décidé de déporter et de supprimer une quantité impressionnante de Frères parce que leur liberté de penser, opposée bien évidemment à toute idée de dictature, représentait un danger bien réel qui pouvait concourir à court ou moyen terme à contrecarrer les projets de domination du monde par ce pays. Les pays communistes ont eux aussi toujours pourchassé les libres-penseurs. La Russie aujourd’hui débarrassée des diktats du Parti Soviétique a permis la réouverture de Loges Maçonniques reconnues par la Grande Loge d’Angleterre, garante de l’unité d’action mais jamais de l’unité de pensées. Les alchimistes, dépositaires eux aussi du même savoir ancestral ont dû, pour se protéger, inventer un langage codé basé sur l’utilisation de termes simples tels que l’Or, l’Argent, le Souffre, le Mercure pour dissimuler leurs concepts philosophiques libérateurs qui en a conduit plus d’un directement au bûcher.

     La liberté est souvent réclamée par la majorité, mais donner aux hommes le pouvoir de se libérer eux-mêmes a représenté, représente et représentera encore pendant longtemps une menace pour ceux qui ne rêvent que d’asservir les masses inconscientes en leur imposant une doctrine qui, la plupart du temps, ne sert en définitive que les intérêts de ceux qui cherchent à l’imposer.